À la rencontre de Brian Kermagoret, Boucher et chef d’entreprise qui partage son témoignage sur une reconversion professionnelle réussie.

ENSMV : Bonjour Brian, quelques mots de présentation ?

Brian Kermagoret, 33 ans, marié, père de famille, boucher à Saint-Maur-des-Fossés

Quel était votre parcours avant la boucherie ?

B.K. : Mes parents et ma famille de manière générale exercent des professions nécessitant de hautes études, en “bon garçon”, j’ai suivi le mouvement. Un parcours académique, BAC général en 2011, BTS Comptabilité et Gestion, Licence de Communication-Publicité et une Maitrise Brand Strategy en 2015.

À la suite de mes études, j’ai travaillé comme concepteur-rédacteur dans une agence de publicité basée à Montpellier, j’accompagnais des marques dans la résolution de leurs problématiques marketing en proposant des solutions personnalisées et innovantes.

Pourquoi changer de métier, quand tout va bien ?

B.K. : Dans mon enfance, à la question qu’est-ce à ce tu veux faire plus tard, je répondais en boucle “boucher ou écrivain ». Au fil des années, ma seule motivation pour rester en poste c’était les relations avec mes collègues de travail, j’étais arrivé au bout d’un cycle et je ne trouvais plus de sens à ma mission, je savais que si j’insistais dans cette voie je ne serais jamais épanoui.

Lors d’une réunion de famille, autour d’un BBQ et de belles pièces de viande, j’ai réalisé que le moment était venu pour changer de vie et de renouer avec mes rêves de gosse, le point de non-retour était atteint.

La première étape de la reconversion professionnelle était engagée, je serais boucher et chef d’entreprise.

Quel parcours de formation avez-vous choisi et pourquoi ce choix ?

B.K. : Je me suis renseigné sur les formations en boucherie et dès janvier 2021, je commençais ma reconversion à l’ENSMV.

J’ai opté pour un parcours de CQP Technicien Boucher artisanal, car cette formation répondait à mon projet, c’est une formation 100% opérationnelle métier, il n’y a pas d’enseignements généraux et elle permet à son titulaire d’occuper un poste de boucher préparateur qualifié.

Cette formation en alternance associe un programme sur les fondamentaux du métier et une période en entreprise plus «terrain» et commerce. De plus notre classe était composée d’adultes en reconversion ce qui favorise les échanges et la confrontation de son projet à d’autres.

En janvier 2022, titulaire du CQP Technicien Boucher Artisanal, je suis embauché en CDI dans l’entreprise ou j’avais effectué mon alternance, et très rapidement je prends des responsabilités, adjoint du responsable, puis responsable de magasin.

À quel moment avez-vous envisagé l’entrepreneuriat ?

B.K. : J’ai très tôt réfléchi à me mettre à mon compte, j’avais l’idée de mon commerce, de son implantation, de son identité commerciale et je partageais ce projet avec mon beau-frère qui a suivi la même formation que moi.

36 mois se sont écoulés depuis mes premiers pas dans la boucherie et avec le recul, je ne regrette pas mon choix, j’ai écouté mon cœur et parfois provoqué le destin, mais aujourd’hui je suis heureux dans mon magasin, avec mes clients.

Créer une entreprise avec des collaborateurs est formateur, il faut être gestionnaire, acheteur, commerçant, manageur et parfois un confident.

En décidant de changer de vie professionnelle, j’ai réconcilié l’enfant que j’étais et la personne que je suis devenue.

Quels sont les conseils que vous donneriez aux personnes qui hésitent à changer de vie professionnelle ?

B.K. : Ma règle d’or, j’ai naturellement impliqué mon épouse dans le projet, c’est une démarche simple qui permet de faire avancer son projet, d’une certaine façon le projet devient familial.

Un autre conseil, c’est de s’associer avec une personne, j’ai eu la chance de m’associer avec mon beau-frère, nous travaillons ensemble dans un climat de confiance, d’autonomie et d’entraide.

Je savais que ce modèle nous conviendrait, je suis content de travailler avec lui, c’est une démarche gagnant-gagnant et je recommande de ne pas entreprendre seul.

Quels sont vos projets ?

B.K. : Dans quelques semaines, nous ouvrons la petite sœur de la boucherie les Garçons, ce sera une charcuterie-traiteur à quelques pas de la boucherie. Ce projet s’inscrit dans la continuité, à savoir, proposer des produits maison à forte identité.

Porter des projets de développement n’est pas réservé aux grandes entreprises, je me suis fixé la promotion de notre terroir, de nos savoir-faire. Être un homme de terrain, me convient à merveille, je fais partie des entrepreneurs heureux.

 

Retrouvez également notre précédente publication vidéo, ENSMV : Envie de changer de métier ? Découvrez toutes les richesses de la reconversion en boucherie artisanale

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