Les entreprises qui font du commerce entre le Royaume-Uni et la France vont bénéficier d’une aide accrue pour surmonter les difficultés liées à la crise Covid et au Brexit dans le cadre d’un nouvel accord signé entre un organisme commercial de premier plan (la FBCCI) et le gouvernement britannique.
La Chambre de commerce et d’industrie franco-britannique (FBCCI) a salué cet accord comme « historique », affirmant qu’il permettra aux entreprises de mieux unir leurs forces pour faire face à une «crise économique et sanitaire unique». Son Président, Thierry Drilhon, a déclaré à The Connexion que les entreprises sont toujours confrontées à l’incertitude, le Royaume-Uni et l’UE ayant du mal à se mettre d’accord sur un accord de « future relation » à quelques semaines de l’échéance, mais il a ajouté que « l’échec n’est pas une option » et que les entreprises se préparent à poursuivre leurs activités l’année prochaine, que l’accord soit signé ou non.
Le nouveau « plan d’action conjoint » prévoit des tables rondes techniques régulières sur les détails pratiques de la nouvelle relation du Royaume-Uni avec l’UE dans des domaines tels que l’accès au marché et les contrôles frontaliers et douaniers (pour l’instant, il s’agira essentiellement d’événements en ligne). Des séminaires en ligne pour les petites entreprises sur les aspects pratiques de l’activité commerciale en France sont également prévus.
Le plan a été signé entre Thierry Drilhon et l’ambassadeur britannique Lord Llewellyn lors d’une réception de rentrée pour leurs membres qui s’est tenue près de l’ambassade à Paris.
«Cet accord est très important compte tenu de la situation géopolitique et économique générale», a déclaré M. Drilhon.«Le gouvernement et l’UE sont toujours en pourparlers et entrent dans ce qui pourrait être une phase finale – et c’est une occasion pour les entreprises d’unir leurs forces des deux côtés de la Manche. Il s’agit de savoir quelles relations commerciales nous voulons façonner au cours de la prochaine décennie» a-t-il insisté.
«Nos relations avec l’ambassade britannique et le ministère du Commerce International ont toujours été étroites, mais ce nouveau partenariat est une formalisation de ce que nous allons faire conjointement au profit des entreprises au cours des dix prochaines années. Je suis moi-même un dirigeant d’entreprise et un homme très pragmatique, il ne s’agit donc pas de vagues plans à long terme» s’est targué le Président de Chambre.
«Dans les prochains mois, et surtout à partir du 1er janvier, les entreprises auront besoin d’informations techniques concernant les taxes, la logistique, le transport, les assurances… Elles se demanderont comment continuer à faire des affaires. Les relations commerciales entre le Royaume-Uni et la France représentaient en 2019 près de 100 milliards d’euros et nous devons continuer à faire en sorte que ce flux se poursuive. Nos tables rondes techniques seront donc extrêmement importantes. Elles seront organisées sur Zoom ou physiquement. Pendant la période de confinement, nous avons également développé des webinaires très pragmatiques, au moins deux fois par semaine, et nous avons organisé des petits-déjeuners d’information présidés par l’ambassadeur et moi-même, sur Zoom».
À la question de savoir comment les entreprises s’en sortent actuellement, Thierry Drilhon a répondu : «Elles en ont un peu marre de l’incertitude. Les politiciens et ceux qui décideront d’un accord-cadre général devraient cesser de prendre nos entreprises en otage. Nous avons besoin de clarté, d’une manière ou d’une autre. Mais l’échec n’est pas une option pour les entreprises et si les politiciens ne sont pas capables de trouver un accord, alors les entreprises uniront leurs forces et continueront à faire des affaires. Les entreprises de toutes tailles sont prêtes pour le 1er janvier. Nous devons aller de l’avant et nous ne pouvons pas attendre ce qui sera décidé».