Commerce International : Comment expliquez-vous que la moyenne d’âge dans le département du Lot-et-Garonne soit supérieure à la moyenne nationale et voyez-vous dans cette campagne de communication et dans la mobilisation générale du département une mesure d’urgence pour « sauver » le département ?
Jean-François Poncet : « Le département n’a pas besoin d’être sauvé ! Il se porte bien, merci pour lui ! Il n’y a pas en Lot-et-Garonne davantage de personnes âgées que dans le reste du Sud-Ouest. La moyenne d’âge y est même un peu moins élevée que chez nos voisins, mais elle est sensiblement plus élevée que dans la moyenne nationale. Cela provient d’un exode rural qui a démarré dès le XIXe siècle et qui a vidé les campagnes au profit des grandes agglomérations. Plus récemment s’est ajouté l’attrait du Sud-Ouest pour de nombreux retraités. Le vieillissement concerne aussi, naturellement, les chefs d’entreprises dont il s’agit d’assurer la relève. Si nous avons mobilisé tout le département, c’est pour garantir aux nouveaux arrivants une qualité de l’accueil qui soit à la hauteur de notre réputation de savoir-vivre. »
C. I. : L’ accompagnement à la création ou à la reprise d’entreprise n’est-il pas assimilable à un assistanat trop poussé pour les candidats ?
J. F-P. : « Nous ne les assistons pas ; nous n’avons d’ailleurs créé aucune aide spécifique, nous ne nous appuyons que sur les dispositifs existants. Nous ne cherchons pas des chasseurs de primes. Par contre, nous savons que la difficulté de l’aventure dissuade des personnes tentées par le changement de vie de franchir le pas. Ce sont à ces difficultés que nous voulons nous attaquer en demandant à tous de les aplanir : l’installation doit cesser d’être une course d’obstacles. »
C. I. : Les provinciaux et les étrangers sont-ils également les bienvenus et sous quelles conditions ?
J. F-P. : « Bienvenus sans condition ! Nous avons ciblé l’Ile-de-France pour cette campagne de communication parce que nos moyens sont limités et que c’est dans cette région qu’existe la plus grosse concentration de cadres, artisans, commerçants et aussi de personnes lassées par les conditions de vie difficiles des grandes agglomérations… »
C. I. : Quelles retombées en attendez-vous en termes de candidatures et combien de temps faut-il compter, en moyenne, entre les premiers contacts et l’installation définitive dans votre département ?
J. F-P. : « Cette campagne n’a pas de précédent. Aucun département ne l’a tentée. Nous ne savons donc pas combien nous enregistrerons de candidatures. La CCI et la chambre des métiers ont dénombré des dizaines de chefs d’entreprise intéressés par la recherche d’un repreneur. Quant au temps qu’il faudra pour “ boucler ” une reprise et un changement de vie, ce sera vraisemblablement plusieurs mois. »
C. I. : Quels sont les secteurs où vous recrutez le plus et ceux dont vous n’avez pas besoin ?
J. F-P. : « Nous recrutons dans tous les secteurs des petites entreprises : artisanat, commerce, industrie, service aux entreprises, service aux personnes. Il suffit de regarder les offres sur les sites Internet des chambres consulaires pour constater que nous avons des affaires à reprendre dans tous les domaines. »