En veille permanente, Qürieux accompagne les entreprises afin qu’elles puissent tirer le meilleur des technologies au service des apprenants. Antonin Sené, cofondateur et directeur général de Qürieux, revient sur le positionnement de son entreprise, ses vecteurs de différenciation et les sujets qui le mobilisent actuellement.
Source : magazine ANDRH

Qürieux est un expert de l’ingénierie pédagogique. pouvez-vous nous en dire plus sur votre positionnement et votre coeur de métier ?

Antonin Sené (ndlr, photo) : Le secteur de la formation est en pleine mutation. Les organismes de formation et les entreprises doivent se transformer et faire évoluer rapidement leurs pratiques.Par ailleurs, nous évoluons aussi au sein d’un marché fragmenté, où de nouvelles solutions apparaissent sans cesse. Toutefois, la plupart des acteurs de la formation cherchent à « rentrer » par des outils, alors que, chez Qürieux, nous pensons à la pédagogie, l’usage final, les bénéficiaires doivent être au centre des préoccupations des acteurs ! Notre volonté est d’engager l’apprenant dans un véritable dispositif de formation.

Pour ce faire, nous misons sur une démarche graphique, un véritable storytelling et une interactivité renforcée:
• l’approche par le design permet, en effet, de porter un arc pédagogique capable d’engager, de créer des émotions et d’ancrer les connaissances;
• le processus de storytelling permet de construire un arc narratif pour embarquer et engager les apprenants.

Bien évidemment, nous ajoutons à ce socle de l’ingénierie pédagogique afin de créer de l’attention. Dans ce cadre, nous nous basons sur les recherches menées par Richard Thaler et Daniel Kahneman, qui ont permis de mettre en avant certains biais cognitifs et, de ce fait, notre capacité à les utiliser pour créer de l’attention et des boucles d’engagement. Globalement, Qürieux a pour ambition de construire, grâce aux sciences cognitives, des parcours personnalisés, adaptés aux mécanismes cognitifs. Nos modules sont pensés par rapport aux cibles et à leurs besoins.

Concrètement, que proposez-vous à vos clients et à quels niveaux les accompagnez-vous ?

A.S. : Au départ de chaque projet, il y a un besoin spécifique de nos clients. Tous nos parcours de formation et nos dispositifs visent à répondre à une demande et une attente spécifique. A partir de là, nous mettons à la disposition de l’ensemble de nos clients une expertise avérée en matière d’ingénierie pédagogique et de formation, ainsi qu’une force de capacité à innover pour créer des dispositifs de formation engageants.

Concrètement, notre offre s’articule autour de quatre dimensions :
• le conseil qui s’appuie sur une capacité à analyser l’offre actuelle et les réalisations pour permettre à des entreprises ou des organismes de formation d’aller vers des modalités multiples. Nous sommes d’ailleurs référencés, avec notre partenaire Learn Assembly, par les régions AURA, Bretagne et Pôle Emploi AURA, pour accompagner la transformation digitale des organismes de formation ;
• l’ingénierie c’est-à-dire la capacité à scénariser des parcours de formation et construire des expériences apprenantes qui vont mobiliser différentes modalités ;
• la conception grâce à un studio pédagogique qui nous permet de créer et de concevoir les différents modules mobilisant différentes technologies (e-learning, immersive learning, vidéos interactives & motion design, réalité augmentée ou virtuelle…)
• l’accompagnement des entreprises ou des apprenants pour piloter ou suivre ces parcours hybrides qui rompent avec les formations présentielles (community management, tutorat/mentorat…)

Actuellement, nous travaillons sur le développement d’une offre « sur-étagère » concernant l’alternance dont les premiers modules seront disponibles dès le premier semestre 2023

Quelles sont, selon vous, les principales tendances qui redessinent les contours de la formation aujourd’hui et qui impactent les modes d’apprentissage ?

A.S. : Sous l’impulsion de nombreux facteurs, le monde de la formation continue connaît de profondes mutations qui s’accélèrent. Ces changement sont de divers ordres : réglementaires et législatifs ; évolutions des besoins et des attentes des apprenants et des entreprises; pression sur les coûts ; émergence de nouveaux objectifs et finalités ; digitalisation ; besoin d’individualisation des parcours…
Face à ces évolutions, les acteurs de la formation doivent repenser et transformer leurs modèles pédagogiques afin d’intégrer l’ensemble de ces nouvelles dimensions. A cela s’ajoute une très forte augmentation des besoins en formation, notamment en termes de montée en compétences (upskilling) et de conversion (reskilling) mais aussi dans le cadre du développement des formations en alternance visant notamment à satisfaire les besoins en recrutement auxquels les entreprises sont confrontées depuis quelques années. Dans le contexte actuel, il est évident qu’il n’est plus possible de penser et d’appréhender la formation comme nous le faisions jusque-là.

Aujourd’hui, trois enjeux majeurs se démarquent:
• l’individualisation des parcours avec une nécessité plus marquée d’adapter les parcours aux besoins et aux contraintes de l’apprenant ;
• une approche plurielle des modalités pédagogiques avec le développement du « blended learning » et des formations hybrides ;
• un accompagnement plus développé des apprenants, des alternants, des salariés et des demandeurs d’emplois, tout au long de leurs parcours.

On observe aussi des évolutions au niveau des contenus et des formats des formations. Aujourd’hui, nous vivons à l’ère de l’instantanéité. Les temps d’attention sont de plus en plus courts. Les contenus doivent donc être repensés à la lumière de ces nouvelles réalités. Ils doivent ainsi être plus courts, plus immersifs, mais aussi accessibles depuis un ordinateur, un smartphone ou une tablette (mobile learning). On assiste aussi au développement du storytelling et du motion design avec la multiplication des formats vidéo notamment. L’enjeu est de combiner toutes ces dimensions pour maintenir un engagement actif des apprenants tout au long du parcours de formation.

Dans ce cadre, quelles sont les pistes que vous explorez ?

A.S. : Aves les nouvelles technologies, le principal enjeu est de ne pas confondre ce qui relève d’une réelle valeur ajoutée pédagogique et ce qui relève du gadget technique. Il suffit de faire un tour sur les salons consacrés à la formation professionnelle continue pour comprendre que le marché est saturé d’outils aux apports pour le moins douteux en matière d’apprentissage et de développement des compétences.
Il y a un peu plus d’un an, nous avons assisté à une vague des métaverses avec des technologies qui sont pas encore matures… Alors que la réelle révolution était probablement à regarder du côté de l’intelligence artificielle et de ses multiples applications. Que cela soit via la tête de proue ChatGPT ou d’autres solutions tout aussi impressionnantes, c’est un monde vertigineux qui s’ouvre devant nous avec des impacts colossaux sur la pédagogie, les pratiques et, in fine, les métiers.

A partir de là, les pistes que nous explorons sont :
• faire sauter les verrous entre les approches dédiées à l’éducation des plus jeunes (Montessori, Freinet…) et celles des adultes. Il y a des ponts formidables à créer et un partage qui ne peut être que bénéfique à l’ensemble de la profession en matière de créativité ;
• la personnalisation des apprentissages qui ne pourra se faire qu’au travers d’un meilleur usage de la data. Ici, il s’agit donc d’embraquer les méthodes du marketing digital, de l’UX design pour enrichir nos approches pédagogiques ;
• l’intelligence artificielle qui n’est plus une injonction prophétique mais la réalité de demain. Pour quels usages ? Quels impacts ? A nous d’en définir les contours.

Retrouvez également notre précédente publication vidéo, QÜRIEUX : A travers nos solutions créatives, redonnez à vos équipes l’envie et le plaisir d’apprendre

 

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