La Chambre de Commerce de l’Union européenne en Chine a critiqué une foire commerciale en Chine, estimant qu’il s’agissait davantage d’une «vitrine politique» que d’une occasion de faire des affaires, et a réclamé des mesures plus tangibles pour rétablir la confiance avec les entreprises européennes.
Shanghai a accueuilli l’Exposition internationale des importations de Chine (CIIE) du 5 au 10 novembre, un événement annuel lancé par le Président Xi Jinping en 2018 pour promouvoir les références du pays en matière de libre-échange et répondre aux critiques concernant son excédent commercial avec de nombreux partenaires. Au niveau des personnalités présentes on a pu retrouver le Premier ministre chinois Li Qiang ainsi que le Premier ministre australien Anthony Albanese.
La Chambre de Commerce U.E. en Chine a toutefois déclaré que, contrairement aux ambitions de la CIIE, qui est de stimuler les importations mondiales de la Chine et de mettre en valeur le programme d’ouverture et de réforme du pays, l’excédent commercial de la Chine avec l’Europe a augmenté de manière significative au cours des cinq dernières années.
«L’excédent commercial de la Chine avec l’Europe a augmenté de manière significative au cours des cinq dernières années. On peut dire que la CIIE est devenue davantage une vitrine politique qu’un événement commercial», a déclaré Carlo D’Andrea, vice-président de la Chambre de Commerce U.E. en Chine, lors d’une réunion d’information à Shanghai. «Les entreprises européennes sont désabusées, car les gestes symboliques remplacent les résultats tangibles nécessaires pour restaurer la confiance des entreprises», a-t-il ajouté.
La Chine s’est déclarée prête à accepter davantage d’exportations européennes en réponse aux plaintes de l’Union européenne concernant l’absence de règles du jeu équitables en Chine et la politisation de l’environnement commercial.
L’UE et la Chine prévoient d’organiser un sommet d’ici la fin de l’année. Le plus haut diplomate de l’Union européenne, Josep Borrell, s’est rendu en Chine le mois dernier, comme l’ont fait plusieurs autres hauts fonctionnaires de l’UE au cours des derniers mois.
Une enquête réalisée le mois dernier par la Chambre, qui a reçu 116 réponses de ses membres, a révélé que le taux de participation avait chuté de 42% à 32% depuis la première CIIE. Ceux qui ont choisi de ne pas participer cette année alors qu’ils l’avaient fait auparavant ont notamment invoqué la baisse de la valeur des investissements et le peu de changements politiques.
Bien que 59% des répondants à l’enquête aient déclaré avoir bénéficié de l’engagement des gouvernements lors du salon, seul un quart des participants a conclu des affaires lors de la CIIE de l’année dernière, ce qui est nettement moins qu’en 2018, où la moitié des participants ont conclu des affaires, a ajouté la Chambre.
Les entreprises européennes souhaiteraient que la CIIE «s’éloigne de la politisation» et se concentre sur l’impact commercial, et qu’elle prenne des mesures politiques concrètes pour ouvrir le marché parallèlement à la foire. Plus de 60 pays et trois organisations internationales, ainsi que 289 des 500 plus grandes entreprises du monde, ont été conviés à la CIIE, selon les médias d’État chinois, y compris des sociétés telles que Micron, Nestlé et Burberry.