Commerce International : Quels sont les risques après un départ mal préparé ?
Gaëlle Goutain : « L’enfant peut rejeter le projet, démontrer une incapacité à s’adapter, voire faire une dépression. Dans des cas extrêmes, cela peut entraîner la remise en question de ce départ, provoquer un retour anticipé de l’enfant, seul ou avec certains membres de la famille. Il faut essayer d’éviter l’éclatement de la cellule, car l’enfant peut ressentir cette expérience comme un échec et se sentir responsable de la mauvaise ambiance. »
Les adolescents français rencontrent-ils plus de barrière linguistique que les autres jeunes européens ?
G. G. : « Même si les enfants apprennent une langue étrangère plus rapidement avant l’âge de 10 ans, les adolescents ont encore une faculté et une souplesse qui leur permettent d’apprendre une nouvelle langue plus rapidement que les adultes. L’immersion dans une école étrangère, par exemple, est la meilleure façon d’apprendre la langue. C’est davantage sur la “perte” de ses habitudes et de ses amis que les parents devront travailler avec lui. »
Quels conseils donner aux familles monoparentales qui s’expatrient ?
G. G. : « Chaque cas est particulier. Le parent qui souhaite s’expatrier en “solo” doit penser à l’équilibre de son enfant avant sa carrière. Il faut voir quelles sont ses propres priorités en tant que parent salarié, dans quel cadre l’expatriation va se dérouler, cerner si possible l’intérêt de l’enfant, qui ne doit pas en payer le prix. Le parent expatrié a souvent de lourdes obligations professionnelles. À cela s’ajoute le problème des droits de visite de l’autre parent resté en France. Il est souhaitable de s’organiser pour avoir au début une personne-ressource – que l’enfant aime et connaît bien, comme les grands-parents ou la nounou – qui aide à faire cette difficile transition. Là où c’est possible, il faut avoir une très bonne aide logistique : un chauffeur pour les conduites à l’école ou aux activités, par exemple. »