Dans une évidente majorité les Français souhaitent une réforme du Code du Travail, mais s’ils ont porté Emmanuel Macron à la fonction suprême en partie pour faire cette réforme, ils ne sont pas forcément d’accord avec tous les points qui la composent. La question du plafonnement des indemnités prud’homales dans le cas d’un licenciement abusif est clairement une mesure qui ne passe pas.

 

Diffusé dimanche 28 mai au soir, le sondage Elabe, réalisé pour Les Echos, Radio Classique et l’Institut Montaigne auprès d’un échantillon représentatif de 1051 personnes interrogées par internet, met en évidence que 44% des Français sont favorables à une réforme « en profondeur » du Code du Travail, mais 50% suggèrent plutôt de « l’aménager sur quelques aspects seulement ».Enfin ils ne sont que 6% à préconiser le statu quo.

 

Le plafonnement des indemnités prud’homales ne passe pas

Malgré cette volonté de changement claire, ils sont plus d’un sondé sur deux à mettre leur veto sur le plafonnement des indemnités prud’homales en cas de licenciement abusif. C’est là un point commun (non négligeable) avec les organisations syndicales qui, comme nous l’avions vu dans un précédent article, s’accordent toutes à vouloir retirer cette proposition, quelque soit leur opinion (positive ou pas) sur l’ensemble des clés de la Réforme.

Il est donc à prévoir que le gouvernement aura probablement nécessité à repenser cette mesure, sans doute la réévaluer, s’il souhaite que le reste de la réforme soit plus facilement accepté. Mais l’inébranlable Président Macron acceptera-t-il de jouer le jeu pour faire consensus ?

 

Les Français acceptent de réformer les dispositifs de représentativité dans les entreprises

Le sondage révèle une acceptation favorable et partagée (72% des sondés) pour une fusion des instances représentatives du personnel ou à l’organisation par l’employeur de référendum en cas d’accord minoritaire (71%).

En revanche ils ne sont pas aussi majoritaire à soutenir qu’un accord d’entreprise déroge à un accord de branche pour fixer le seuil de déclenchement des heures supplémentaires, puisque seulement 57% des sondées approuvent cette mesure.

 

Une confiance divisée à l’aube de la mise en place de cette Réforme

A la question « faites-vous confiance à Emmanuel Macron et Edouard Philippe pour proposer une réforme qui profite autant aux salariés qu’aux employeurs », 50% des sondés répondent par l’affirmative… et 49% par la négative. On ne peut faire difficilement plus manichéen. Est-ce que la confiance va tenir dans les prochaines semaines, est-ce que le gouvernement parviendra-t-il à suffisamment bien communiquer pour la transmettre à ceux qui craignent, comme toujours, que cette réforme bénéficie exclusivement aux dirigeants au détriment des salariés ?

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