Zoom sur l’OPCA Agefos PME

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Créé au début des années soixante-dix, Agefos PME est un OPCA (Organisme paritaire collecteur agréé) interprofessionnel et interbranches. Paritaire entre les collèges du patronat (CGPME) et les instances syndicales représentatives des salariés (CGC, CFDT, CGT, CFTC, FO), il collecte les contributions obligatoires émanant des entreprises au titre de la formation professionnelle continue. Il se charge par ailleurs de gérer les dépenses de formation et de veiller à leur imputabilité et assure un rôle d’information et de conseil auprès des entreprises et des salariés adhérents. Outre ces missions « historiques », les OPCA ont, depuis l’entrée en vigueur de la loi du 24 novembre 2009 sur la formation professionnelle tout au long de la vie, deux nouvelles missions : la gestion prospective de l’emploi et des qualifications et la délivrance d’un service de proximité. « Ces missions sont obligatoires depuis 2009 pour tous les opérateurs qui doivent désormais s’y conformer, mais Agefos PME était, depuis longtemps déjà, très en pointe sur ces services, comme l’a souligné le rapport IGAS de 2008 », remarque Laurence Carlinet, directrice du développement d’Agefos PME.

 

L’OPCA des TPE
Les entreprises de 20 salariés et plus doivent consacrer 1,6 % de leur masse salariale à des actions de formation. Cette part est portée à 1,05 % pour les entreprises comptant de 10 à 19 salariés et à 0,55 % pour celles de moins de 10 salariés. Comment faire pour que cette obligation devienne un investissement ? En tant que OPCA interprofessionnel et interbranches, Agefos PME accueille 305 000 entreprises (dont 280 000 entreprises de moins de 10 salariés), héberge 40 branches professionnelles du commerce, de l’industrie et des services, et intervient auprès de 13 très grandes entreprises et de 37 groupes : soit au total plus de 5,2 millions de salariés couverts. En sa qualité d’organisme interprofessionnel, Agefos PME est l’un des deux seuls OPCA français à pouvoir recevoir une part du plan de formation dite « libre », c’est-à-dire versée par des entreprises de plus de 10 salariés qui versent leurs contributions de branches (professionnalisation et plan pour certaines) à un autre OPCA. « Aujourd’hui, plus de la moitié des ressources d’Agefos PME concernant le plan de formation des entreprises de 10 salariés et plus provient de PME qui versent par ailleurs leurs contributions “branche” à leur OPCA de branche. C’est l’un des meilleurs indicateurs de l’appréciation de la qualité du service proposé par notre réseau, car les entreprises font deux chèques, l’un à leur OCPA de branche et l’autre à Agefos PME pour la partie libre de leurs contributions “formation”, et cela, personne ne leur impose ! », indique Laurence Carlinet.

 

Expert en ressources humaines
Agefos PME accompagne en effet sur le terrain les TPE et les PME pour les aider à construire des plans de formation répondant au mieux à leurs besoins spécifiques, qu’il s’agisse de compétences métiers indispensables ou de compétences plus transversales répondant néanmoins à un besoin réel. « Les conseillers Agefos PME sont experts sur toute la sphère des ressources humaines ; ils sont donc capables d’accompagner les entreprises tant pour des problèmes d’ingénierie financière en articulant au mieux les financements des différents dispositifs de formation, que de sécurisation des parcours, mais aussi d’insertion ou de retour à l’emploi », indique Laurence Carlinet. Grâce à cet accompagnement sur mesure, le taux de départ en formation des salariés des TPE adhérentes d’Agefos PME a progressé de 5 points en 2 ans pour s’établir à 20 %, soit près de 10 points au-dessus de la moyenne nationale.

 

Plus proche des besoins
La mise en œuvre d’un plan de formation n’est souvent pas pour les TPE et les PME un sujet jugé prioritaire, surtout pour les entreprises qui ne disposent pas d’un service dédié ressources humaines et formation. Ainsi, Laurence Carlinet juge indispensable d’aller au plus près des petites et moyennes entreprises, qui ont besoin d’informations et de conseils : « C’est un des rôles fondamentaux attribué aux OPCA par le législateur », souligne-t-elle. C’est pourquoi, depuis sa création, le service de proximité constitue l’essence même d’Agefos PME. L’organisme met à disposition des TPE et des PME des professionnels compétents capables d’écouter et de comprendre les enjeux de formation et d’emploi d’une région, d’un département ou d’un bassin d’emplois. Ainsi, Agefos PME est présent sur l’ensemble du territoire national avec 24 agences régionales et 84 implantations locales. « Sur les 1 200 collaborateurs d’Agefos PME, 1 100 travaillent sur le terrain », précise Laurence Carlinet.

 

En route pour le cap 2012
Pour subsister en 2012, la cinquantaine d’OPCA existant en France devra obtenir à la date du 1er janvier 2012 un nouvel agrément accordé uniquement à ceux atteignant un seuil de collecte de 100 millions d’euros. Ainsi, avec un montant de collecte de 801 millions d’euros pour l’année 2009, la pérennité d’Agefos PME ne peut être mise en doute. Cependant, face à la réduction prévisible du nombre d’OPCA, l’organisme est prêt à héberger de nouvelles branches ou encore des OPCA qui n’atteindraient pas le seuil demandé et qui, par conséquent, pourraient trouver, avec le mécanisme de Section paritaire professionnelle (SPP) mis en place par Agefos PME, à la fois des valeurs communes de liberté de choix, d’autonomie paritaire et de respect absolu des décisions de la branche. En outre, Agefos PME s’impose depuis de nombreuses années et une grande rigueur dans la gestion des fonds, dans l’application et le suivi des procédures de contrôle interne et d’audit garantissant la transparence et la traçabilité de toutes les actions. « Nous voulons avant tout rester l’interlocuteur des entreprises et des salariés, capable d’absorber la complexité des enjeux pour trouver une solution adéquate à chaque besoin. Tous ceux qui, comme nous, ont une passion pour la formation professionnelle continue et comme ambition de permettre à chaque individu d’être acteur de son parcours sont les bienvenus », conclut Laurence Carlinet.