Le chancelier allemand Olaf Scholz a déclaré qu’il n’avait pas l’intention de se dissocier de la Chine, mais a exigé davantage de progrès pour améliorer l’accès des entreprises allemandes à la deuxième économie mondiale.
Olaf Scholz a effectué une visite de trois jours en Chine à la mi-avril afin de plaider en faveur de conditions économiques plus équitables. Ce voyage intervient quelques jours seulement après que le Président français Emmanuel Macron et lui-même aient appelé à un « rééquilibrage » des relations commerciales avec l’Europe.
Le Président chinois Xi Jinping a déclaré que l’Allemagne devrait envisager et développer les relations bilatérales dans une perspective stratégique à long terme. «L’importance de la consolidation et du développement des relations entre la Chine et l’Allemagne dépasse largement le cadre bilatéral et exerce une grande influence sur le continent eurasien et le reste du monde», a-t-il déclaré.
La visite de Olaf Scholz intervient à un moment difficile. La semaine dernière, la Chine a qualifié l’UE d’« imprudente » après qu’elle ait lancé une enquête sur les subventions publiques accordées aux fabricants chinois d’éoliennes. L’enquête vise à déterminer si les subventions chinoises confèrent aux fabricants d’éoliennes un avantage déloyal pour les projets menés dans cinq États membres : Espagne, Grèce, France, Roumanie et Bulgarie.
Cette enquête a été lancée à la suite d’enquêtes similaires concernant les fabricants chinois de panneaux solaires et les trains électriques. «Nous utilisons pleinement les outils dont nous disposons», a déclaré Margrethe Vestager, commissaire européenne chargée de la concurrence.
De son côté la Chambre de Commerce chinoise auprès de l’UE a déclaré que «cette action envoie un signal négatif au monde entier, suggérant une discrimination à l’encontre des entreprises chinoises et cautionnant le protectionnisme». Tout cela se produit alors que la Chine affiche une croissance économique record.
Lors d’une conférence de presse tenue mardi, le Bureau national des statistiques a déclaré que le PIB du premier trimestre 2024 avait augmenté de 5,3%, atteignant plus de 29 000 milliards de yuans (37 000 milliards d’euros). Ce chiffre dépasse l’objectif de croissance de 5% fixé par le Premier ministre chinois Li Qiang en mars, que certains analystes considèrent comme « ambitieux ».
Ces chiffres contrastent fortement avec le début d’année en demi-teinte de l’UE. Les prévisions intermédiaires d’hiver de la Commission, publiées en février, ont révisé à la baisse la croissance économique pour 2024, la ramenant à 0,9% dans l’UE et à 0,8% dans la zone euro. L’économie allemande, quant à elle, est l’une des moins performantes d’Europe, selon l’indice européen Weil d’avril 2024.