Ainsi, à la mi-journée, la Bourse de Paris avait reculé de 8.46 %. A 16 h, la situation s’était un peu améliorée avec un indice qui s’établissait à 4 183 points (- 6.31 %). Et c’est le cas dans toutes les places financières du monde.
Le premier marché à avoir subi le contrecoup de l’annonce des résultats est l’Asie, avec l’indice japonnais, le NIKKEI, qui reculait de 7.92 % (à 14 952 points) à la clôture. Côté européen, le DAX avait perdu 5.67 %, à 9 675 points, à une heure de la clôture. L’EURO STOXX 50, quant à lui, dévissait de 7 % à 2 825 points.
Outre-Altantique, l’ouverture du DOW JONES et du NASDAQ était elle aussi tumultueuse, avec respectivement – 2.09 % et – 2.46 % en début de séance. Ces résultats doivent être pondérés par les bonnes séances d’hier, les marchés financiers ne croyant pas au Brexit. Les investisseurs se reportent eux sur des valeurs refuges, comme l’or, faisant ainsi monter le court du précieux métal. Côté devises, la livre sterling a atteint son taux de change le plus bas depuis 1985 et l’Euro a, quant à lui, baissé, tout cela au profit du dollar. Le baril de Brent s’échangeait à 48.81 $.
Le secteur bancaire, premier touché
C’est la leçon primordiale à tirer de l’initiative britannique. Parmi les banques cotées au CAC 40, toutes ont chuté d’au moins dix points. On note le recul de Société Générale (- 19.32 %), de BNP Paribas (- 16.14 %), ou encore de Natixis (- 15.88 %) moins d’une heure avant la clôture. A l’étranger, la Deutsche Bank affichait une perte de 16 points de son indice à l’ouverture de la séance ce vendredi matin. En effet, les banques européennes sont très exposées à la chute de la livre sterling.
Ainsi, la banque allemande affiche dans son bilan un tiers de produits dérivés adossés à la monnaie britannique, et sa chute entraîne avec elle les banques européennes. Bank of England (BoE) et Bank of Japan (BoJ) ont déjà annoncé qu’elles se tenaient prêtes à l’injection massive de liquidités afin de juguler la débâcle des marchés. La Banque Centrale Européenne (BCE) n’a, quant à elle, pas encore réagi et les marchés sont dans l’attente d’un geste afin de les rassurer.
Des répercussions dans l’économie réelle ?
Ce krach n’est pas sans rappeler, toutes proportions gardées, celui de 2008. Les banques, au bord de la faillite, avaient dû être renflouées afin d’éviter une situation similaire à celle de la Grande Dépression. Nous n’en sommes pas encore là, mais force est de constater que les banques ne sont pas les seules touchées.
Le constructeur automobile français Peugeot est, par exemple, très exposé aux variations du marché britannique. Cela se concrétise ce vendredi avec une perte de 16.42 % de son indice. Idem pour Renault avec une chute de l’indice de 13.14 %, à trente minutes de la clôture. Tous les secteurs sont plus ou moins touchés par le Brexit. Ainsi, à 17h, aucun indice du CAC 40 n’avait progressé. Les seuls à avoir pu freiner ce mouvement de panique sont les américains qui ont réussi, pour le moment, à stabiliser leurs principales places boursieres. L’action Eurotunnel perdait, de son côté, près de 15 points en fin de séance.
Reste à savoir si le week-end, arrivant à point nommé, permettra de rassurer les marchés afin d’éviter, dès lundi matin, que le monde de la finance ne s’embarque dans une situation similaire à 2008 : celle qui avait entraîné toute l’économie réelle dans sa chute.
commerce international, CCI News.com.