Il faudrait d’abord se souvenir que la situation portuaire de la ville de Montevideo a facilité l’apparition précoce d’un secteur commercial puissant. Dès 1795, les commerçants se regroupent d’ailleurs dans des salles de commerce et tentent de défendre les intérêts d’un groupe face à l’autorité du gouvernement. Empêchés par les crises politiques et économiques successives, ces lieux de rendez-vous ne prendront forme institutionnelle qu’en 1867 sous le nom de Centre commercial, puis de Bourse de commerce. En 1998, une entité rénovée appelée Chambre nationale de commerce et de services de l’Uruguay (CNCS) viendra explicitement s’occuper de la demande pressante de représentation d’un secteur primordial dans l’économie nationale.
Dans le contexte actuel, la CNCS s’inscrit dans une réflexion sur la pertinence du modèle de développement du pays. En effet, après trois années de récession économique provoquée par la dévaluation du real brésilien et la crise argentine, l’avenir économique de l’Uruguay dépendra surtout de sa faculté à croître à un rythme élevé pour ainsi dégager suffisamment de ressources afin d’éponger une dette considérable. La mise en marche efficace du Marché commun sud-américain (Mercosur) et un éventuel rapprochement avec les États-Unis (projet de zone de libre-échange des Amériques, ZLEA) se présentent comme l’issue logique pour normaliser la situation du pays. Aussi, comprenant les enjeux que représente l’ouverture de l’Uruguay sur l’international, la CNCS a-t-elle mis en place un département de commerce extérieur.
Un programme de liaisons
La Chambre soutient activement les entrepreneurs uruguayens en quête de négociations avec l’étranger. D’abord, elle se veut un centre de documentation en offrant des bases de données, des informations statistiques sur les importations et des tableaux de commerce bilatéraux. Dans sa mission, le département de commerce extérieur intervient au cas par cas avec ses membres, participant même à la traduction de documents et de rapports commerciaux.
Également à l’écoute des entreprises étrangères qui s’intéressent aux marchés de l’Uruguay, la CNCS a élaboré un programme nommé « Enlaces », un système apparenté à une Bourse d’affaires qui permet de recueillir et de lier l’offre et la demande, les services et les produits entre le marché uruguayen et l’international.
La Chambre met au service des entreprises son infrastructure et son appui technique : chercher les interlocuteurs du marché, organiser des tables rondes d’entrevues, offrir une assistance pendant les rencontres et mettre place un suivi et des outils de mesure de satisfaction. En plus des relations avec les organisations patronales locales et internationales, le programme « Enlaces » s’appuie sur les contacts que la CNCS a pu nouer à travers le monde (consulat, ambassade, chambre de commerce international, etc.) et édite un bulletin d’opportunités commerciales regroupant les entreprises nationales et étrangères orientées sur le commerce extérieur.