Portrait d’une école en plein essor: l’école d’ingénieurs de Limoges

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Les écoles d’ingénieurs qui s’adossent à une université bénéficient de moyens élargis par rapport à celles qui font cavalier seul. C’est en partant de ce constat qu’a été fondée il y a dix-sept ans l’ENSIL, École nationale supérieure d’ingénieurs de Limoges. L’étude prospective Limousin 2010, menée au milieu des années 1980 par la région Limousin, le Conseil économique et social régional et les CCI, avait clairement mis en évidence le déficit de la région dans l’enseignement et la formation d’ingénieurs. Le professeur Yves Garault, qui avait déjà fondé l’IUT du Limousin et l’IRCOM, aujourd’hui devenu le laboratoire XLIM, prend la tête de cette nouvelle école qui fait partie intégrante de l’université de Limoges. « La première promotion ne comptait que 60 étudiants ! », se souvient le professeur Patrick Leprat, directeur depuis 2005 et embauché à l’époque comme premier maître de conférences. « Aujourd’hui, le nombre total d’étudiants a été multiplié par huit et chaque promotion en compte 160 environ ». L’objectif fixé à l’origine étant de 500 étudiants environ, force est de constater que l’ENSIL l’a atteint en moins de deux décennies. Pour expliquer cette réussite relativement rapide, la polyvalence de l’école n’est pas l’une des moindres causes.

 

L’ENSIL délivre un diplôme d’ingénieurs reconnu par la CTI (Commission des titres d’ingénieurs) dans quatre spécialités : eau et environnement, électronique et télécommunications, matériaux, et mécatronique. Les enseignements se divisent en trois volets. Le premier est un tronc commun : sciences de l’ingénieur, technologies, enseignements tertiaires (management, finance, comptabilité, marketing, droit des entreprises, droit international, gestion des RH…), qui représente 40 % de l’enseignement total. Le deuxième volet concerne les enseignements liés à l’option : chimie, biologie, génie des procédés, développement durable, management environnemental, bilan carbone, certifications (eau et environnement) ; systèmes de télécommunications, nouvelles technologies (électronique et télécommunications) ; chimie, génie des procédés, traitements des surfaces, énergies renouvelables, prise en compte de l’impact environnemental (matériaux) et automatisation des procédés, électronique embarquée, instrumentation, robotique (mécatronique). Enfin, le troisième volet est celui de la professionnalisation : les étudiants peuvent effectuer en moyenne douze mois de stage, dont dix obligatoires, pendant leurs trois années de scolarité (1 à 2 en 1re année, 3 à 4 en 2e année et 6 en 3e année). L’ENSIL est partenaire de plus de 1 000 entreprises – grands groupes ou PME – dont 120 privilégiées parmi lesquelles Bouygues, CEA, EADS, EDF, Institut français du pétrole, Legrand, Motorola, Renault, Saur, SNCF, Suez, Thales, Veolia… Si la majeure partie des étudiants est recrutée à Bac+2 (70 % sont issus de classes préparatoires aux grandes écoles), l’ENSIL organise aussi des sessions de formation continue à la carte et sur demande.

 

La validation des acquis de l’expérience, VAE, est possible depuis la rentrée. L’école développe la formation par l’apprentissage en partenariat avec des pôles de compétitivité. Par exemple, une formation par l’apprentissage avec le pôle de mécanique ViaMéca de Clermont-Ferrand et dispensée dans trois écoles (l’ENISE à Saint-Étienne, l’ENSIL à Limoges et l’IFMA à Clermont-Ferrand) devrait être disponible dès la rentrée 2010. Une autre est en projet avec le pôle Elopsys, XLIM et la faculté de sciences de Limoges. Les partenariats ne se limitent pas à l’Hexagone. Dans cette école où 14 % des étudiants sont étrangers, les étudiants ont la possibilité d’effectuer des semestres d’étude et des stages sur cinq continents grâce aux 66 accords de partenariats de l’ENSIL : Algérie, Argentine, Australie, Chine, États-Unis, Europe, Inde, Iran, Malaisie, Maroc, Nouvelle-Zélande, Russie, Sénégal, Thaïlande, Togo, Tunisie, Uruguay… Dernière nouveauté : 30 à 40 élèves de l’école pourront, à compter de la rentrée, obtenir un double diplôme d’ingénieur et de master en management des entreprises avec l’Institut d’administration des entreprises (IAE) du Limousin en suivant 200 heures de cours supplémentaires réparties sur deux années.

 

Plus d’informations sur www.ensil.unilim.fr

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