
A la question « Accepteriez vous d’être muté en Chine ? » , 44 % des managers allemands répondent pas l’affirmative, et 59% de ces personnes estiment que le séjour doit durer de deux à quatre ans. Un résultat étonnant qui ressort d’une étude auprès de 1000 cadres dirigeants d’entreprises allemandes, effectuée par le cabinet de conseils en stratégies à l’international, EAC-Euro Asia Consulting, spécialisé dans les BRIC (Brésil, Russie, Inde et Chine). A l’heure où les grands groupes allemands comme VW ou Daimler implantent de nouvelles usines en Chine « le pays a un pouvoir d’attraction énorme auprès des dirigeants allemands. C’est devenu le pays parmi les BRIC, la destination la plus appréciée pour les expatriations“, note Daniela Bartscher-Herold, associée de EAC et auteure de l’enquête. Seuls 19 % des personnes intérrogées peuvent se projeter dans une délocalisation en Inde, 33 % en Russie et 37 % au Brésil. « Cette motivation pour la Chine s’explique par les nombreuses possibilités de nouer des affaires dans l’Empire du milieu et par la certitude que c’est là que se décide l’avenir économique“, poursuit Daniela Bartscher-Herold.
A la saison où les grands groupes industriels préparent les expatriations, l’enquête souligne que la Chine présente désormais toutes les infrastructures pour permettre aux familles allemandes de s’implanter. „La sécurité, la présence d’écoles allemandes dans les grandes villes et le respect avec lequel les Chinois appréhendent les Allemands sont des facteurs jugés positifs par les candidats potentiels“, relève Daniela Bartscher-Herold. Elle souligne que la Chine a désormais dépassé le Japon, où seuls 43 % des cadres dirigeants interrogés souhaitent se rendre.
Cap occidental
Cette nouvelle attirance ne doit cependant occulter la préférence que conservent les Allemands pour les pays occidentaux. 79 % d’entre eux sont prêts à se rendre aux USA pour leur entreprise tandis que les pays européens recueillent leur faveur. Dans 89 % des cas, la Grande -Bretagne, 76% la France, et 66% l’Espagne quasi ex-aequo avec la Norvège. A noter que l’Hexagone arrive en quatrième position au rang des pays d’Europe occidentale mais recueille néamoins 24 % de réponses négatives.
S’ils se disent peu effarouchés par la langue chinoise, les managers allemands se sentent cependant plus à l’aise en Suisse et en Autriche, destinations qu’ils plébiscitent à la quasi unanimité.
Un pantouflage néfaste comme le remarque Daniela Bartscher-Herold. „Pour le plan de carrière un passage en Chine ou dans l’un des autres BRIC est nettement plus avantageux.“
Un bon point cependant pour les cadres allemands que la mobilité ne semble pas les freiner. 43 % des cadres interrogés avaient déjà travaillé à l’étranger. Il n’empêche que pour les entreprises, il est aujourd’hui de plus en plus cher d’envoyer leurs cadres à l’étranger. Comme le révèle une étude du cabinet Mercer, Moscou est au quatrième rang, Hong Kong au huitième rang des villes les plus onéreuses pour les expatriés.