Les pays de l’UE ont rouvert courant juin leurs frontières aux Américains vaccinés ou dont le test de dépistage du Covid-19 est négatif, mais les États-Unis n’ont pas fait de même, ce qui fait grincer des dents sur le Vieux Continent.

L’administration Biden est sous la pression d’un important groupe d’affaires et de diplomates pour supprimer l’interdiction de voyager pour les Européens, alors que les investissements du continent aux Etats-Unis ont plongé de près d’un tiers l’an dernier.

Cette non-réciprocité en terme d’ouverture des frontières génère une grande frustration dans le monde des affaires, des deux côtés de l’atlantique.

Ainsi, la Chambre de Commerce américaine a exhorté Washington à autoriser le retour des voyageurs européens «dès que possible».

«La reprise des voyages transatlantiques en toute sécurité est d’une importance capitale pour la reprise économique de notre pays, car les engagements commerciaux en personne et le tourisme international contribueront à stimuler la croissance économique et la création d’emplois pour les Américains dans tout le pays», a déclaré Marjorie Chorlins, première vice-présidente de la Chambre pour les affaires européennes.

Les voyageurs en provenance de la zone Schengen, de Grande-Bretagne et d’Irlande sont interdits d’entrée aux États-Unis depuis mars 2020.

L’ambassadeur de l’UE aux États-Unis, Stavros Lambrinidis, a déclaré à l’AFP que Bruxelles « pousse » à la réciprocité, et souligne l’impact positif qu’une telle mesure aurait sur les deux économies. «Nos économies et nos populations sont profondément interconnectées, et nos taux de vaccination sont les plus élevés au monde, il serait crucial d’ouvrir en toute sécurité ce côté-ci de l’Atlantique aussi, alors que nous relançons tous deux nos économies», a-t-il déclaré.

Lors de la visite du Président Joe Biden en Europe fin juin, l’Union européenne a souligné que les relations économiques bilatérales sont les plus importantes au monde, puisqu’elles représentent 42 % du PIB mondial et des échanges mondiaux de biens et de services.

Mais au-delà du commerce, d’énormes investissements sont en jeu

«L’investissement mutuel éclipse le commerce et constitue la véritable épine dorsale de l’économie transatlantique», indique un rapport conjoint publié en 2021 par la Chambre de Commerce américaines et l’AmCham EU (qui représente les entreprises américaines en Europe). Les investissements mutuels «sont devenus essentiels pour les emplois et la prospérité des États-Unis et de l’Europe», ajoute le rapport.

L’Europe a représenté plus de 60 % des investissements directs étrangers à destination des États-Unis au cours des trois premiers trimestres de 2020. Mais par rapport à la même période de l’année précédente, les investissements en provenance du continent ont plongé à 81 milliards de dollars en 2020 contre 120 milliards de dollars en 2019, soit une baisse de 32,5 %.

Lors d’une visite en France, le secrétaire d’État américain Antony Blinken a exprimé l’espoir que les Européens puissent bientôt se rendre à nouveau aux États-Unis. «J’espère que cela se produira rapidement. Nous le souhaitons vraiment. J’espère que ce sera une question de semaines plutôt que de mois», a-t-il déclaré à un forum en ligne dans un français courant.

Mais il a pointé du doigt la montée en puissance de la variante Delta, qui a d’abord émergé en Inde et a suscité un regain d’inquiétude dans les pays occidentaux. «Nous sommes bien sûr préoccupés par le variant Delta et nous suivons son évolution de près», a-t-il insisté.

Article précédentWIIO : Quelles solutions pour assurer la chaîne du froid ?
Article suivantEtude Zendesk : L’agilité, maître mot des entreprises les plus compétitives en 2021