
Les universités, partie prenante du paysage urbain, doivent être mieux insérées dans le milieu économique. C’est la conclusion d’une enquête menée par la DIHK, la fédération des CCI allemandes, auprès de 2175 entreprises, dont 37 % de moins de 50 salariés et 18 %
de plus de 500 %. 58 % d »entre elles sont orientées à l’international. Elles sont également 58 % contre 53 % en 2007 à coopérer avec un ou plusieurs établissements universitaires. Ce taux passent à 85 % pour les entreprises de plus de 500 salariés. Ces partenariats peuvent se matérialiser par le financement d’une chaire de professeur, par la participation à des séminaires de travaux pratiques ou encore en décernant des prix aux étudiants pour leurs travaux de recherche.
Alternance
Cependant, de l’avis de ces entreprises, ces relations ne suffisent plus à répondre à leurs besoins. Car si la recherche appliquée continue de satisfaire les activités R&D des entreprises grâce à la proximité des instituts régionaux, l’Université ne répond plus aux besoins en main d’oeuvre qualifiée recherchée par l’entreprise. En ces périodes de pénurie de personnel diplômé, les PME souffrent de la concurrence des grands groupes, qui profitent de leur notoriété pour recruter aux portes des facultés.
41 % des entreprises interrogées signalent des difficultés à recruter des diplômés de l’enseignement supérieur, soit un quart de plus qu’en 2007. Seules 17 % des entreprises comptent plus d’un tiers de diplômés du supérieur au sein de leurs effectifs. Du reste, une entreprise sur six reconnaît ne pas obtenir de candidats appropriés pour les postes vacants. Cette pénurie atteint même 34 % dans les entreprises du secteur des NTIC.
De nombreuses PME voient dans les études en alternance la solution à cette problématique. Ces filières leur permettent de s’attacher un „candidat“ adapté au profil recherché dans l’entreprise. Plus de 40 000 entreprises allemandes offrent aujourd’hui des postes en alternance et elles sont au total 40 % à recruter aujourd’hui des candidats issus de ces filières. Par ailleurs, 23 % indiquent vouloir recourir aux études par alternance pour qualifier leurs propres salariés.
L’offre du supérieur reste cependant insuffisante. En dépit des 60 000 étudiants suivant actuellement ces cursus, les universités qui offrent ces filières demeurent minoritaires. Entreprises et CCI appellent les universités à étendre leur capacité d’accueil en alternance et la quantité de filières, aujourd’hui au nombre de 900, pour répondre aux besoins pressants du monde économique.
Coordination
Parallèlement, les PME veulent désormais aller plus loin en apportant plus de flexibilité et davantage d’application au monde du travail. Certes, la réforme de l’enseignement supérieur grâce au processus de Bologne à l’échelle européenne a amené une plus grande internationalisation dans les cursus, notamment par une année d’études à l’étranger. Mais les entreprises n’en souhaitent pas moins un renforcement de l’ enseignement pratique. C’est ainsi que lors des douze dernières mois, les entreprises ont privilégié pour 42 % d’entre elles les jeunes issus de filières équivalentes aux IUT français.
Comme le remarque Kevin Heidenreich, auteur de l’étude auprès de la DIHK, “ les CCI doivent jouer un rôle essentiel d’intermédiaire dans ces relations universités-entreprises.“ Cela vaut particulièrement pour les PME qui ne disposent pas de capacité de développement de leurs ressources humaines. De leur côté, les universités sont rares à détenir un interlocuteur dédié aux entreprises. „Résultat de ce manque de coordination, de nombreux obstacles subsistent pour les entreprises souhaitant s’investir davantage dans la formation par alternance des étudiants“, note Kevin Heidenreich, qui relève 52 % des entreprises rencontrant des difficultés.
Dans certaines régions, les CCI organisent régulièrement des rencontres entre entreprises et établissements de l’enseignement supérieur, des programmes de bourse renforçant ces contacts.