CCI Espagne: Les viviers d’entreprise, une aide pour se lancer

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2500 auto-entrepreneurs et 5500 emplois générés : c’est sur ce bilan que le directeur de la Fondation Incyde a inauguré la IIIème Rencontre nationale des viviers d’entreprises à la mi-mars. Cet institut, consacré à la création et à la consolidation des entreprises et qui dépend des Chambres de Commerce, a tenu ces rencontres devant près de 200 start up, dont 90 % étaient constituées par de jeunes entrepreneurs.

         

La fondation Incyde, créée en 1999, est parvenue à créer près de 96 viviers, répartis dans toute l’Espagne, à travers l’un des programmes du Fonds européen de développement régional. Ces structures accueillent temporairement des entreprises qui viennent d’être créées. Les viviers les accompagnent dans leurs premiers pas et les conseillent pendant deux ans normalement. Ces jeunes entreprises bénéficient d’un loyer très avantageux et peuvent occuper des locaux équipés en bureaux.

           

 

43 millions d’euros de fonds communautaires seront alloués pour la création de 50 nouveaux viviers d’entreprises. Le directeur a également annoncé que le premier vivier d’entreprises pilote sera lancé sous peu pour lutter contre le chômage des jeunes (56 % des moins de 25 ans sont au chômage). Cette IIIème rencontre fut aussi l’occasion pour les start up présentes de travailler sur des ateliers pour encourager l’entreprenariat et l’innovation.        

Les régions possèdent aussi leurs propres réseaux de viviers comme à Madrid, où 7 viviers permettent aux jeunes entrepreneurs de se lancer au sein d’une structure et avec l’aide de conseillers. Un réseau de plus en plus utile en Espagne, où de nombreux chômeurs décident de créer leur propre travail en devenant auto-entrepreneurs. Chaque semaine, 67 petits patrons se lancent en Espagne. En 2012, pour la première fois depuis le début de la crise, le nombre d’auto-entrepreneurs a progressé.

 

           

Sara, 33 ans, possède son local dans le vivier de Vicalvaro, géré par la région de Madrid. Les loyers restent très avantageux. Après quatre ans fructueux dans une compagnie, cette jeune femme  se retrouve au chômage, où elle ne reste qu’un mois et demi. Sara crée en fin 2011 son entreprise qui commercialise du matériel d’identification automatique. « Ce vivier a été une chance. Je louais ailleurs dans Madrid un bureau lorsque j’ai commencé mon activité. Après quelques mois, j’ai failli jeter l’éponge. Mais, finalement, mon dossier a été accepté dans ce vivier », explique-t-elle.

Mais au-delà de cette aide, Sara croit peu aux aides du gouvernement. « Franchement, je ne vois pas beaucoup de soutien. De fait, je remplissais normalement tous les critères dont on parle souvent pour pouvoir prétendre à des subventions. Je suis une femme, j’ai moins de 35 ans et j’étais au chômage. Je n’ai reçu aucune aide, hormis une petite réduction mensuelle de 60 euros pour cotiser à la sécurité sociale. Ce n’est pas une véritable aide. La seule que j’ai reçue, c’est de la part du vivier ».

           

Les batailles quotidiennes, contre les tracasseries administratives notamment, ne facilitent pas non plus toujours la tâche. Avec son MBA en poche, Juan Manuel, 35 ans, n’avait eu aucun mal à trouver un poste début 2008 dans une entreprise publique. Mais trois ans plus tard, il se retrouve au chômage. Pour lui, la crise est une opportunité. Il décide de monter une activité spécialisée en efficacité énergétique et obtient un local à Vicalvaro. Il compte plutôt sur lui-même.

« En tant que petits patrons, nous voulons que le pays aille bien, pas que le gouvernement nous aide. Mais il ne doit pas pour autant nous poser des pierres sur le chemin. Dans le vivier, j’ai été conseillé, ce qui est déjà positif. Mais même en étant conseillé, c’est long pour faire les papiers administratifs ; s’il te manque un formulaire, tu ne peux pas entamer d’autres démarches. Il faut demander de nombreuses autorisations. Le problème, finalement, ce n’est pas le temps que cela prend, mais la vraie difficulté est de connaître toutes les démarches à entreprendre ».

 

           

Mais les auto-entrepreneurs et les Pme aperçoivent une lueur avec la dernière annonce du gouvernement espagnol. Ce dernier a décidé de permettre aux Pme de ne régler la TVA qu’une fois la facture payée. Il faudra en revanche attendre 2014. Sara aurait aimé que la mesure soit effective tout de suite: « La TVA, c’est terrible. Je fais une facture en décembre, je ne touche pas l’argent avant fin mars ou début avril, et je dois avancer la TVA. Cela fait un trou terrible dans le compte en banque ». Les petits patrons espèrent surtout que l’économie reparte de l’avant et que les banques permettent à nouveau leur financement.

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