Les acteurs économiques de Nouvelle-Zélande tirent un bilan positif de la Coupe du monde de rugby 2011

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Du 9 septembre au 23 octobre, la Nouvelle-Zélande a accueilli le plus grand événement sportif jamais organisé dans ce petit pays de 4,4 millions d’habitants : la Coupe du monde de rugby 2011.

Dès le début de la compétition, les hôtels affichaient complets à Auckland, où d’immenses affiches assuraient la promotion du tournoi. Puis pendant sept semaines, les Néo-Zélandais ont vécu au rythme des matches retransmis par les télévisions du monde entier. Mais au-delà de l’ambiance associée à cet événement aussi festif que sportif, quel bilan économique le pays peut-il tirer de l’organisation de cette coupe du monde ?

Côté dépenses, plusieurs estimations ont évalué son coût à 1 milliard de dollars(1) (735,6 millions d’euros), dont près de la moitié investis dans la rénovation des stades. Une somme importante pour une économie qui n’est sortie que mi-2009 de la récession ayant suivi la crise financière mondiale de 2008. D’autant qu’en février dernier, un tremblement de terre avait fait 181 victimes et plus de 10 milliards de dollars (plus de 7,3 milliards d’euros) de dégâts à Christchurch, deuxième ville du pays.

Côté recettes, il faudra sans doute plusieurs mois avant de pouvoir évaluer l’impact de cette coupe du monde avec exactitude. Avant le coup d’envoi, le gouverneur de la Banque centrale, Alan Bollard, a estimé qu’elle permettrait d’engranger 600 millions de dollars (441,4 millions d’euros).

Quelques semaines après le début de la compétition, un rapport commandé par MasterCard, sponsor de l’événement, et réalisé par l’école de commerce de l’Université britannique de Coventry, se voulait à la fois plus optimiste et plus précis. D’après ce rapport, la coupe du monde a attiré en Nouvelle-Zélande 95 000 visiteurs étrangers, qui ont réalisé 654 millions de dollars (481,1 millions d’euros) de dépenses.

Mais, outre cet afflux d’argent ponctuel, le pays peut tabler à moyen terme sur une hausse de l’activité économique et touristique.

Explication : avec une audience cumulée de plus de 4 milliards de téléspectateurs pour les retransmissions télévisées, le tournoi a offert au pays une exposition sans précédent. « Cela crée une formidable opportunité pour présenter la Nouvelle-Zélande comme une destination », assure le rapport. Et d’estimer le gain à long terme, pour l’économie, à près de 1 milliard de dollars (735,6 millions d’euros).

« Je crois que ces estimations se révèleront justes, pense pour sa part Michael Barnett, directeur de la Chambre d’Auckland et des Chambres de commerce et d’industrie de Nouvelle-Zélande. Cette coupe du monde ne doit cependant pas être jugée en termes de simple pertes ou profits ».

Dès le début de l’été, la Chambre d’Auckland mettait de fait l’accent sur une hausse des créations d’emplois liée à l’organisation du tournoi. Ainsi, au deuxième trimestre 2011, 43 000 emplois ont pu être créés en Nouvelle-Zélande, dont 36 000 à Auckland.

« Voilà cinq ans que nous construisons ou rénovons des stades et autres infrastructures dans les 13 villes chargées d’accueillir les 48 matches de la coupe, résume Michael Barnett. Qui veut évaluer les gains liés à cet événement doit prendre en compte les avantages que présentent ces améliorations, auxquels s’ajoutent l’arrivée de nouveaux touristes, les investissements effectués par de nouveaux partenaires internationaux et les échanges potentiels de produits et services induits. » Pour attirer ces derniers, le gouvernement n’a en effet pas hésité, en marge de la compétition, à promouvoir les entreprises et le savoir-faire néo-zélandais.

« Notre ministre en charge de l’organisation de la coupe du monde m’a confié cette tâche dans un lieu unique baptisé le Nuage (The Cloud) situé sur Queens Wharf, à Auckland, explique Michael Barnett. Nous y avons installé deux écrans géants permettant de retransmettre les matches. Le reste de la semaine, nous y avons projeté un film destiné à promouvoir l’innovation et la créativité des Néo-Zélandais. Le propos était renforcé par une exposition de nos produits, ainsi que de notre gastronomie. »

Résultat ? « Dès les deux premières semaines, nous avons accueilli 200 000 personnes », se félicite Michael Barnett, qui conclut avec optimisme : « La Coupe du monde 2011 a fait régner dans notre pays un esprit de fête. J’espère qu’il perdurera après le coup de sifflet final ». Indépendamment du seul impact économique (et de la victoire des Blacks), le bilan serait dès lors sans conteste positif.

 

(1) Tous les montants évoqués dans l’article sont exprimés en dollars américains.

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