Le Président français Emmanuel Macron a reçu lundi 18 juillet, l’émir (et Président) des Emirats arabes unis pour assurer l’approvisionnement en énergie depuis le pays du Golfe, riche en pétrole, alors que l’Europe se prépare à l’éventualité d’une coupure totale du gaz naturel russe suite aux sanctions liées à la guerre en Ukraine.

Mohammed bin Zayed Al Nahyan était à Paris pour sa première visite d’État en France depuis qu’il a été nommé Président de la nation des sept cheikhs, alliée de l’Occident, en mai. Le Cheikh Mohammed est le dirigeant de facto de la nation depuis 2014 et a construit de nouvelles alliances à travers le Moyen-Orient et l’Europe. Il a également rencontré le Président américain Joe Biden au cours du week-end du 16 juillet dernier.

La France a des liens particulièrement profonds avec les EAU et les deux dirigeants ont développé une relation personnelle au cours des dernières années. Cette touche personnelle a porté ses fruits lors de la visite officielle d’Emmanuel Macron à Abou Dhabi l’année dernière, débouchant sur un contrat d’armement de 16 milliards d’euros (18 milliards de dollars) avec l’allié du Golfe, le plus gros contrat d’armement français jamais conclu à l’exportation.

Les deux dirigeants se sont concentrés sur la guerre en Ukraine et les questions d’approvisionnement en énergie qui en découlent pour la France et l’Europe. Sur ce dernier point, les deux pays ont d’ailleurs signé un accord de coopération dans ce secteur. Un Partenariat stratégique global pour l’énergie (CSEP) qui vise à identifier des projets d’investissement conjoints en France, aux Émirats et dans des pays tiers dans les secteurs de l’hydrogène, des énergies renouvelables et du nucléaire.

Alors que la guerre en Ukraine entre dans son sixième mois et que l’Europe est en proie à une vague de chaleur étouffante, les pays de l’Union européenne se préparent à une éventuelle fermeture du gaz russe dans un contexte de flambée des prix de l’énergie, d’inflation et de crise du coût de la vie dans les 27 pays membres.

La Russie a coupé ou réduit l’approvisionnement en gaz naturel – qui permet de faire tourner l’industrie, de produire de l’électricité et de chauffer les maisons en hiver – d’une douzaine de pays européens. Un important gazoduc a également été fermé pour maintenance la semaine dernière, et l’on craint que le flux de Nord Stream 1 entre la Russie et l’Allemagne ne redémarre pas.

Les dirigeants se sont démenés pour remplir les réservoirs souterrains avant le début de l’automne afin d’éviter une crise économique et politique en hiver. Le Premier ministre italien, Mario Draghi, s’est rendu en Algérie lundi pour finaliser des accords visant à accroître l’approvisionnement en gaz naturel de l’Italie depuis ce pays d’Afrique du Nord.

Emmanuel Macron a déclaré la semaine dernière que son gouvernement allait préparer un «plan de sobriété» pour économiser l’énergie et que la France continuait à chercher à diversifier ses sources de gaz. Il a appelé à un passage plus rapide aux parcs éoliens offshore et à une plus grande coopération énergétique transfrontalière européenne «alors que nous nous préparons au scénario où nous devrons nous passer de tout le gaz russe.»

Le ministre de l’Économie et des Finances, Bruno Le Maire, a déclaré le mois dernier que le pays était en discussion avec les Émirats arabes unis concernant les fournitures de pétrole et de diesel afin de trouver «une alternative au pétrole russe». Les EAU pourraient fournir une «solution temporaire», a conclu le responsable de Bercy.

Source photo : Shutterstock

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