Un G20 sous tension

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Malgré la crise de la dette, certains dossiers ont connu des avancées.

Alors que le plan européen de sortie de crise, négocié le 27 octobre, devait être présenté au G20 de Cannes les 3 et 4 novembre 2011, l’annonce, lundi 31 octobre, de la tenue d’un référendum en Grèce, a jeté la confusion. La mauvaise réaction des marchés a, toutefois, pu être enrayée grâce aux efforts de persuasion franco-allemand pour obtenir du Premier ministre grec, George Papandréou, l’abandon de son projet et l’engagement de l’Italie à remettre de l’ordre dans ses finances publiques et solliciter l’aide du Fonds monétaire international (FMI) pour évaluer ses résultats. Malgré ces rebondissements, certains dossiers ont pu être discutés et on fait des avancées.

 

En premier lieu, le G20 s’est accordé pour travailler à l’augmentation des ressources du FMI, si besoin, et réfléchir sur les modalités de collaboration du FMI avec le Fonds européen de Stabilité financière (FESF). Le G20 s’est également engagé à aller « plus rapidement » vers un système de change davantage déterminé par le marché, sans toutefois donner d’indication de temps. Les membres ont salué en particulier la volonté de la Chine d’augmenter la flexibilité de son taux de change. Enfin, certaines monnaies des pays émergents, comme le yuan, devraient être intégrées dans le panier des Droits de tirage spéciaux (DTS), l’unité de compte du FMI en 2015 ou plutôt au fur et à mesure que celles-ci respecteront les critères définis par le Fonds. Les pays du G20 se sont engagés, par ailleurs, à « augmenter durablement la production et la productivité agricole » et à renforcer, sur le principe, la transparence des marchés des matières premières agricoles via la collecte de données par la FAO. Ils se sont également engagés à améliorer la régulation des marchés des matières premières agricoles afin de limiter la très grande volatilité des prix, sans toutefois s’accorder sur des mesures coercitives.

 

Le G20 s’est, en outre, engagé à contrôler « en continu » les bonus distribués par les banques, en désignant les « lacunes » dans le respect des normes internationales. Le Conseil de stabilité financière (CSF) sera aussi « réformé » pour « améliorer sa capacité à coordonner et à contrôler le programme de régulation financière ». Cette même institution a publié « une première liste des établissements financiers d’importance systémique mondiale », c’est-à-dire dont une défaillance risque d’ébranler tout le système financier international. Ces établissements seront soumis à une supervision renforcée, à une nouvelle norme internationale pour les régimes de résolution et, à partir de 2016, à des ratios de fonds propres plus élevés. Par ailleurs, le G20 a confirmé son engagement à réguler d’ici la fin 2012 les produits financiers dérivés.

 

Enfin, les gouvernements du G20 ont adopté une convention multilatérale visant à renforcer la coopération fiscale. Cette convention inclut notamment l’échange automatique de renseignements, les contrôles fiscaux simultanés multilatéraux et l’assistance au recouvrement des créances fiscales. Le G20 a dénoncé onze paradis fiscaux, la Suisse et le Lichtenstein devant remédier, pour leur part, à certaines insuffisances.

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