Le capital-investissement connaît dans le monde, et notamment en Europe, une croissance élevée

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Avec plus ou moins de risque, le capital-investissement est une source de plus-values importante pour bon nombre d’investisseurs. En intervenant en fonds propre directement dans la vie des petites et moyennes entreprises, le capital-investissement a sur ces dernières l’effet d’un véritable levier pour les créations, les développements et les transmissions.

Soutien fondamental des entreprises tout au long de leur existence, le capital-investissement connaît dans le monde, et notamment en Europe, une croissance élevée. Défini par toute activité de prises de participation, temporaires et minoritaires dans des sociétés non-cotées afin d’en dégager ultérieurement des plus-values, le capital-investissement reçoit aujourd’hui – peut-être un peu tardivement – la reconnaissance des pouvoirs publics. Faut-il rappeler qu’il est, aux États-Unis et en Angleterre, un précieux levier pour la création et le développement des entreprises et donc, in fine, l’emploi ? On peut segmenter le capital-investissement en quatre catégories.

 

Les deux premières concernent les interventions en fonds propres dans les entreprises nouvelles ou en phase de création, c’est-à-dire le terme américain « Venture Capital », traduit en français par capital-risque. Il s’agit d’abord du capital-amorçage (Seed Capital), qui tend d’ailleurs à se développer en France, surtout par l’intermédiaire des Business Angels. Il y a également le capital-création (Start-up), qui intervient dans les jeunes entreprises durant leur premier développement, et dont les capitaux-risqueurs se sont fait une spécialité. Le troisième volet du capital-investissement est appelé capital-développement parce qu’il agit sur des sociétés déjà en pleine maturité qui souhaitent amorcer une nouvelle phase de développement. Enfin, le capital-transmission (LBO ou LMBO) se dédie à l’intervention en capital au moment d’une cession d’entreprise.

 

La prépondérance du LBO
Si le capital-investissement à la française connaît une pleine expansion, il faut néanmoins souligner la prépondérance du capital-transmission et notamment du LBO dans les statistiques. D’après European Buyout Review, le montant des transactions en LBO (Leverage buy-out) s’est établi à 21 milliards d’euros en France (20 % du marché européen), en hausse de 91 % par rapport à 2004. En outre, la taille des opérations a progressé de manière significative, le marché français ayant connu cinq LBO d’un montant supérieur au milliard d’euros, en 2005. Le Leverage buy-out, c’est-à-dire le rachat d’une entreprise avec « effet de levier » (endettement bancaire), permet à des cadres dirigeants ou à des investisseurs de prendre le contrôle d’une société cible avec un apport minimum.

 

En matière de Private Equity, bon nombre de fonds se sont spécialisés dans les LBO, preuve du succès de ces opérations. En outre, la technique de rachat avec effet de levier n’est-elle pas particulièrement bien adaptée aux problèmes de transmission patrimoniale et aux problèmes de stabilité d’actionnariat ? Le capital-investissement est ainsi, à deux dimensions, agissant à la fois dans l’intérêt des investisseurs et des entreprises visées. Si le capital-risque est largement favorable à la création et à l’emploi, le capital-transmission apparaît comme la panacée alors que l’on estime à 450 000 le nombre d’entreprises françaises qui devront être cédées dans les 10 prochaines années.

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