
Oubliez tous les clichés. Directrice de l’agence Be Immobilier, spécialisée en syndic de copropriété, Bérénice Lorrain-Abadie (ndlr : photo) a inscrit la transparence, la compétence et la proximité dans l’ADN de son entreprise. Elle nous explique pourquoi.
Source : magazine ENTREPRENDRE, n°358, Mai 2022
Entreprendre : Comment est née votre envie de travailler dans le monde du syndic?
Bérénice Lorrain-Abadie : A l’origine, je voulais devenir avocate, comme ma maman. Raison pour laquelle j’ai décroché deux maîtrises en droit. Mais aux portes de l’école d’avocats, j’ai réalisé que ce n’était pas ma voie. Je me suis alors orientée vers l’immobilier. J’ai commencé par de la gestion locative, mais je ne trouvais pas ça suffisamment intéressant. Quand j’ai basculé vers la gestion de syndic, j’ai compris que ce monde était fait pour moi. Dans ce métier je peux mettre à profit mes compétences techniques, juridiques, comptables, mais surtout remettre l’humain au cœur de mon activité.
Pourquoi, en 2015, avoir voulu passer du statut de salariée à celui de chef d’entreprise ?
B.L-A. : Pour mettre en application ce que je pense ainsi que mes méthodes de travail. La première année, je n’avais qu’un seul client. J’ai même cru à un moment que je devais renoncer. Et puis finalement, j’ai refusé de baisser les bras. J’ai fait du porte-à- porte chez les promoteurs. Un premier a accepté de me suivre, puis deux, puis trois. Aujourd’hui, j’ai huit collaboratrices, uniquement des femmes. Savoir diriger, motiver une équipe, accepter toutes les individualités, tout en traçant un chemin commun : tout cela me passionne.
Ce métier si prenant et éclectique correspond parfaitement à l’hyperactive que je suis. Etant de nature très indépendante, j’ai toujours eu du mal à accepter la hiérarchie. C’est après ma deuxième grossesse que j’ai décidé de créer ma société. Je m’épanouis bien plus en tant que chef d’entreprise.
Dans le secteur de l’immobilier, le chemin est-il plus semé d’embûches pour une femme que pour un homme ?
B.L-A. : Oui et non. Ce qui nous réunit, mes collaboratrices et moi, c’est d’avoir toutes senti, à un moment ou à un autre de notre carrière, que nous devions prouver que nous étions aussi compétentes que les hommes. Mais finalement, ça m’a donné une grande force. Ça crée une sorte de sororité, de solidarité entre nous. Je ne compte plus le nombre de fois où j’ai entendu qu’une femme «ne pouvait pas tout avoir». Je ne suis pas d’accord. Je préfère dire «qu’il suffit de vouloir pour pouvoir». Mais les femmes ne doivent pas demander à prendre une place. C’est à nous de nous en saisir. Peu s’autorisent à choisir ce dont elles ont envie. Que l’on veuille être femme au foyer ou chef d’entreprise, il ne faut pas demander la permission.
Travailler avec des femmes, cela change quoi ?
B.L-A. : Nous faisons preuve, en général, de plus d’écoute, de conseil, de persévérance. Nous mettons plus de douceur dans nos relations professionnelles. Ce qui n’empêche pas, bien sûr, de savoir aussi rester ferme, de faire preuve d’autorité.
Vous souhaitez modifier la vision des syndics. De quelle manière ?
B.L-A. : C’est un métier décrié. «Injoignables», «malhonnêtes»… Les syndics ont mauvaise réputation. J’ai à cœur de changer cette vision extrêmement négative. Raison de plus selon moi de faire de la transparence une priorité absolue. Certes, je gère des copropriétés. Mais c’est à des particuliers que je m’adresse. Je vais m’évertuer à agir en vue de la création d’un ordre des syndics, afin que la profession devienne irréprochable.
Retrouvez également notre précédente publication vidéo, Be Immobilier : L’agence experte des métiers de Syndic de copropriété, gestion locative et transaction sur Toulouse et ses alentours
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