Filiale du Crédit Mutuel Nord Europe, Nord Europe Private Bank est une banque exclusivement dédiée à la gestion de patrimoine. profitant des avantages de la place de Luxembourg, elle s’intéresse particulièrement à une clientèle internationale. « Nous nous adressons principalement à une clientèle qui dispose, en moyenne, d’un portefeuille de 200 000 euros, mais cela peut commencer à 50 000 euros », explique Bernard de Thomaz, administrateur délégué de Nord Europe Private Bank. Basée sur un diagnostic patrimonial à long terme, la philosophie de gestion de Nord Europe Private Bank tient compte, avant tout, d’une vision globale et dynamique destinée à préparer l’avenir. Qu’il s’agisse d’une gestion sur ordre, choisie par un tiers des clients qui préfèrent gérer eux-mêmes leur portefeuille, ou d’une gestion discrétionnaire, Nord Europe Private Bank propose d’aller au-delà d’une simple gestion de portefeuille pour évoluer vers un véritable conseil patrimonial prenant en compte l’ensemble des caractéristiques présentes et à venir du client, dont son horizon d’investissement. Nord Europe Private Bank travaille avec des listes d’actions et d’obligations suivies dans le groupe.
Elle gère, en outre, une quinzaine de fonds maison, estampillés UFG Investment Management. Nord Europe Private Bank propose aussi de la gestion de fonds tiers – de l’ordre d’une trentaine – qui font l’objet d’une attention particulière en fonction du profil du client. Nombre de ces fonds permettent d’investir dans les zones où l’Europe n’a guère de valeur ajoutée directe – l’Extrême-Orient ou l’Amérique du Sud, par exemple. Concernant la ventilation entre actions et obligations, la banque, qui était jusqu’à présent surpondérée en actions, a choisi de baisser la proportion de ces dernières dans les portefeuilles à hauteur maximale de 41 % pour les portefeuilles équilibrés. De manière générale, la composition d’un portefeuille obéit à une logique macroéconomique réalisée à partir d’une analyse de type top-down, prenant en compte les données fondamentales de l’économie : « On croit toujours qu’il suffit d’avoir de bonnes valeurs pour constituer un bon portefeuille, observe Bernard de Thomaz. En réalité, c’est loin d’être suffisant si les choix ne sont pas étayés par une analyse macroéconomique consistante et si le choix des valeurs n’est pas fait en fonction des caractéristiques individuelles des titres et de leur comportement les uns vis-à-vis des autres. » Depuis peu, Nord Europe Private Bank examine de plus près des solutions pour les travailleurs internationaux.
Dans le monde globalisé qui est le nôtre, le nombre des salariés travaillant à l’international pour une société étrangère à leur propre pays est en constante progression. Problème : en matière de protection sociale, d’assurances, de prévoyance ou de retraite, ces populations ne rentrent le plus souvent pas dans les grilles des systèmes traditionnels nationaux, de fonds de pension par exemple. D’où, pour les entreprises qui les emploient – le plus souvent des multinationales –, la nécessité de trouver des solutions ad hoc sur des places financières adaptées comme celle du grand-duché de Luxembourg. « Grâce à la souplesse des règles liées à la bancarisation luxembourgeoise, avance Bernard de Thomaz, nous avons la possibilité de proposer une vaste gamme de produits susceptibles d’intéresser une clientèle d’expatriés. » Pour servir ces clients, Nord Europe Private Bank, qui dispose depuis mars dernier de l’agrément luxembourgeois nécessaire à l’exercice du métier de courtier en assurances, a créé un outil adapté en lançant, en collaboration avec le Groupe Taitbout et la compagnie luxembourgeoise La Mondiale Europartner, un plan de retraite complémentaire sous forme de contrat d’assurance-vie destiné aux « third country nationals » et baptisé du nom évocateur de Gygès, grand-père de Crésus et inventeur de la monnaie.
Même si la place de Luxembourg est idéale pour lancer des produits financiers et de retraite attractifs pour une clientèle internationale, les règles qui régissent la tenue de comptes bancaires y sont draconiennes : « Contrairement à la rumeur ambiante mais fallacieuse, les banques luxembourgeoises sont extrêmement contrôlées, principalement par la Commission de surveillance du secteur financier (1) », précise Bernard de Thomaz, et une crise comme celle des subprimes a d’ailleurs démontré la vigilance des outils d’audit et de bilan dont dispose le Luxembourg. Ces contrôles, notamment ceux liés à l’ouverture d’un compte bancaire, seront encore renforcés par l’entrée en vigueur de la directive MIFID (voir encadré) et de l’Internal Capital Adequacy Assessment Process (ICAAP) ou processus d’évaluation et d’adéquation des fonds propres internes. Cette dernière, considérée comme le second pilier de la réglementation Bâle II, doit permettre aux établissements de crédit et aux entreprises d’investissement d’évaluer dans quelle mesure leurs fonds propres sont suffisants pour couvrir l’ensemble des risques auxquels ils sont ou pourraient être exposés. L’ICAAP, qui place les risques au cœur de la gouvernance des établissements financiers, doit aussi renforcer les processus de reporting vis-à-vis des autorités de contrôle. S’insurgeant contre le fait que « l’on ait pu vendre des hedge funds comme des produits banaux », Bernard de Thomaz compte d’ailleurs profiter de l’instauration de MIFID, le 1er novembre 2007, pour communiquer positivement sur les nouveaux droits et protections que cette réglementation introduira au bénéfice des clients.
(1) Équivalent de l’Autorité des marchés financiers française.