
C’est afin de mieux comprendre leurs points de vue, leurs exigences, mais également leurs espoirs que l’Institut de Sondage Opinionway a sondé, pour le compte de CCI France, plus de 1 000 personnes au début du mois de janvier. L’enquête nous éclaire sur l’état d’esprit des Français, à la fois préoccupés, pragmatiques et en quête de solutions.
Une majorité des citoyens français abordent cette nouvelle année avec un regard pessimiste sur l’économie. En effet, 57% déclarent que la conjoncture économique en France a un impact négatif sur leur moral. Entre une croissance atone et une inflation persistante, seuls 19% perçoivent un effet positif, tandis que 24% estiment que cela n’a aucun impact.
Concernant les perspectives, près de trois quarts des Français expriment des inquiétudes non seulement pour l’économie nationale (72%), mais aussi pour l’économie européenne et mondiale (respectivement 69% et 72%). Néanmoins, ils se montrent plus optimistes à l’échelle locale, plus de la moitié des sondés exprimant leur confiance envers les entreprises de leur région (54% contre 45% inquiets).
Interrogés sur leurs principales attentes envers les entreprises françaises, les français placent logiquement le pouvoir d’achat en tête de liste : il s’agit de la seule attente citée par une majorité (55% au total, 24% en première position). Les questions liées à l’origine des produits complètent le podium, avec 41% des sondés mentionnant la production locale et les circuits courts, et 39% évoquant le Made in France.
Dans cette thématique, l’accélération de la réindustrialisation (25%) et la revitalisation des territoires apparaissent comme des perspectives en arrière-plan (21%). La transition écologique est également soulignée comme une aspiration secondaire (26%).
Malgré leur souhait de voir des améliorations en matière de pouvoir d’achat, une majorité des Français exprime un certain fatalisme quant à la capacité des entreprises à avoir un impact positif. En effet, 55% d’entre eux estiment que les entreprises ne pourront rien y changer, mais 44% pensent tout de même qu’elles peuvent contribuer, voire 16% pensent qu’elles réussiront à avoir un impact très positif. La confiance de la population est plus élevée concernant les possibilités des entreprises de favoriser la production locale via les circuits courts et le Made in France (71% dans les deux cas).
En ce qui concerne la revitalisation des économies locales, une majorité des Français se déclare prêts à s’impliquer activement. Deux tiers seraient disposés à investir dans une entreprise locale ou française en échange d’avantages fiscaux (65%), voire 71% en échange de conditions d’achat préférentielles.
En matière de Responsabilité Sociale des Entreprises (RSE), les sondés ont une opinion mitigée sur l’engagement des entreprises. Dans chacun des domaines testés (inclusion, durabilité, relocalisation), la proportion de Français estimant que les entreprises en font suffisamment ne dépasse jamais 21% (notamment pour l’inclusion de tous les publics parmi leurs salariés).
De manière symétrique, la part de ceux considérant que les entreprises ne tiennent pas du tout compte de ces enjeux ne dépasse jamais 23% (notamment dans le domaine des modes de déplacement doux pour les salariés). En fin de compte, environ deux tiers des Français estiment que, sur chacun de ces sujets, les actions des entreprises sont réelles mais insuffisantes.
Les citoyens soulignent l’importance pour les entreprises d’agir et de promouvoir leur action sur les enjeux de RSE. En effet, trois quarts des sondés déclarent qu’ils recommanderaient volontiers une entreprise active en la matière à leur entourage (74%), et deux tiers indiquent qu’ils seraient davantage enclins à consommer ses produits ou services (68%).
Même sur la question sensible du prix des produits et services, un tiers des Français se dit prêt à payer plus cher pour acheter à une entreprise engagée sur les enjeux de RSE (37%). En outre, la moitié des Français préfèrerait voir en 2024 des entreprises qui augmentent leurs prix pour financer davantage d’actions en faveur de l’environnement, de la RSE ou du Made in France (49%), plutôt que des entreprises qui baissent leurs prix mais relèguent ces enjeux au second plan (46%).
Alors que l’importance accordée à la construction d’un projet professionnel s’est renforcée dans les parcours scolaires, les Français restent partagés sur les ressources disponibles pour les jeunes dans ce domaine. En effet, 50% des sondés estiment que les jeunes disposent des moyens nécessaires pour faire les bons choix d’orientation professionnelle, tandis que 49% expriment une opinion contraire. La plupart des personnes interrogées restent toutefois réservées, considérant simplement que les jeunes disposent plutôt (44%) ou ne disposent plutôt pas (36%) des ressources nécessaires.
Le monde du travail occupe également une place importante dans ce classement, principalement à travers les branches professionnelles (55%), mais aussi au niveau des entreprises (39%). Les établissements d’enseignement supérieur sont identifiés comme les principaux acteurs fournissant aux jeunes une aide dans leur orientation professionnelle (69%), suivis de près par le cercle familial ou les proches (63%).
De manière générale, les Français expriment un fort désir de voir les entreprises s’impliquer davantage dans la formation des jeunes. En effet, 87% considèrent cela comme une attente majeure, et 59% estiment même que cela est indispensable.