Emmanuel Macron l’a annoncé lors de sa campagne et l’a précisé lors du débat d’entre-deux-tours : il y aura une réforme retraite. Mais alors sur quelles informations partir ? Faisons déjà le point sur les réformes précédentes :
Une réforme importante était passée en 2010, le départ à l’âge de 62 ans au lieu de 60 ans. Celle-ci s’est faite de manière progressive de la génération 1951 qui partait à 60 ans pour les personnes nées en début d’année, à la génération à partir de 1955 qui part désormais à 62 ans.
Cette loi avait donc pour effet de reculer l’âge de 60 ans à 62 ans à partir de 2011 et de la génération 1951.
Dans tous les cas, l’assuré a droit au taux plein quel que soit le nombre de trimestres validés s’il prend sa retraite à 67 ans.
Elément essentiel de la réforme, la carrière longue permet à tout assuré ayant le nombre de trimestres cotisés ou assimilés cotisés dont 5 avant la fin de l’année de ses 20 ans (4 pour les personnes nées durant le dernier trimestre), de partir avant l’âge légal de 62 ans. Des départs anticipés pour carrière longue entre 60 et 62 ans sont encore courants pour les assurés ayant commencé à travailler jeune et de manière continue.
Autre réforme importante : le malus / bonus appliqué sur les retraites complémentaires ARRCO-AGIRC. Cette nouvelle mesure vise à pousser les assurés à reculer leur demande de retraite d’au moins un an. En effet, toute retraite demandée dès lors que vous avez le taux plein, quel que soit l’âge avant 67 ans, est soumise à un malus de 10% durant trois ans sur les pensions complémentaires ARRCO-AGIRC. Un bonus est également accordé durant un an si vous partez 2, 3 ou 4 ans plus tard.
En procédant de cette manière, beaucoup d’assurés ayant l’impression d’avoir un taux minoré (pour rappel, il est nécessaire d’avoir le taux plein pour avoir un malus et ceci ne concerne que la complémentaire), repoussent leur retraite d’une année, ce qui a pour effet d’avoir une moyenne de départ qui passe de 62 à 63 ans.
Plusieurs autres réformes ont eu lieu comme l’obligation de liquider l’ensemble de ses pensions de retraite en même temps, la disparition du RSI au profit de l’Assurance Retraite ou encore la fusion ARRCO-AGIRC mais aucune n’a eu autant d’effet que les deux précédemment citées.
Mais alors quelle génération sera concernée par les nouvelles réformes ?
Concernant les projets du gouvernement actuel, Emmanuel Macron a donc abordé deux sujets qui ont un effet l’un sur l’autre :
1/ Le recul de l’âge à 65 ans, peut-être limité à 64 ans selon les négociations
2/ Le maintien de la carrière longue pour les assurés ayant commencé tôt dans le monde du travail
Selon les dates annoncées, 2023 sera l’année de début des nouvelles règles. Beaucoup sont tentés d’affirmer que les assurés dès la génération 1961 seront concernés puisque leurs 62 ans seront atteints durant cette année et si l’on part sur le calcul de la précédente réforme sous Nicolas Sarkozy, cela est cohérent.
Cependant, en tenant compte de la carrière longue, certains assurés nés en 1961 jusqu’à 1963 seront déjà partis à la retraite en 2023. Il n’est donc pas logique de décaler l’âge de départ des générations avant 1964 sachant que certains pourront partir à 60 ans et d’autres se verront repousser leur retraite au-delà de 62 ans pour la même année de naissance.
Cette loi devrait donc avoir pour effet de reculer l’âge de départ à la retraite au-delà de 62 ans. Il sera difficile pour le gouvernement de l’imposer aux générations avant N+3, sauf modification du système de carrière longue en premier lieu.
Emmanuel Macron n’a pour l’instant pas abordé plusieurs sujets :
– L’âge légal du taux plein d’office actuellement fixé à 67 ans. Sera-t-il modifié ? Pour l’instant rien ne laisse le présager.
– Le malus ARRCO-AGIRC actuellement en vigueur sera-t-il maintenu sachant que le report de l’âge sera effectif ? A part le fait de gonfler les caisses ARRCO-AGIRC, rien ne justifie non plus son maintien.
– L’âge de départ en carrière longue sera-t-il maintenu ou repoussé ? Cela peut être également logique. Si la carrière longue intervient deux ans avant l’âge légal de 62 ans actuellement, il pourrait être repoussé à 62 ans, voir 63 ans selon l’âge légal déterminé à 64 ou 65 ans.
Beaucoup de précisions doivent être abordées, nous ne manquerons pas de vous informer de l’avancement des réformes.
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