Protection internationale: regrouper ses marques et noms de domaine

181

Professeur d’économie, Nicolas Van Beek devient responsable produits chez Dunlop Tyres de 1998 à 2000, puis responsable e-business chez Goodyear Dunlop Tyres Europe en 2001. La même année, il fonde TFTEN-Legitiname. Il est également cofondateur et directeur de Vanksen de 2006 à 2007. En 2009, il crée eBrand Services FBS S.A., dont il est le PDG jusqu’en 2011. Depuis 2007, il dirige Vayton Brand Capital qu’il a aussi créée.

La centralisation des portefeuilles de marques et de noms de domaine est une des particularités de votre offre. En quoi est-ce une solution intéressante pour les entreprises ?

Nicolas Van Beek : « L’avantage est d’abord financier. Lorsqu’un client détient plusieurs marques et des noms de domaine, nous lui proposons de les regrouper sur une seule plate-forme. Il peut ainsi recevoir une seule facture par an, dispose d’un unique point de contact pour l’ensemble de son patrimoine intellectuel. Souvent, les coûts associés à ce portefeuille sont réduits. En centralisant, on élimine les doubles facturations, on obtient de meilleurs prix d’achat. Au final, les clients bénéficient de tarifs bien plus compétitifs. Le gain de temps constitue un autre atout. Le client peut, en un clin d’œil, faire une recherche par marque et contrôler tout ce qui y est associé : les brevets, modèles, contrats de licence… Lorsqu’un grand compte fait face à un audit et doit analyser sa propriété intellectuelle, l’exercice ne prend que quelques minutes. »

Cette visibilité simplifiée rend-elle la gestion plus efficace ?

N. V.-B. : « Oui. Grâce à la clarté et la souplesse de ce mode de fonctionnement, nous sommes en mesure d’apporter un meilleur conseil pour améliorer la visibilité d’une marque et de mieux estimer les risques comme l’influence des produits de contrefaçon et l’impact sur la valorisation de cette marque. La stratégie à mener et la gestion sont des éléments essentiels que les clients veulent pouvoir suivre. La centralisation permet d’indiquer à tout moment comment leur marque est utilisée, de connaître les différents risques et solutions pour y faire face. Au-delà de la protection des données, notre but est d’inscrire le mieux possible notre offre dans un conseil stratégique global. »

En quoi le Luxembourg est-il intéressant pour ces activités ?

N. V.-B. : « Le pays offre depuis décembre 2007 un cadre particulièrement attractif. Sous l’impulsion de l’UE, le Luxembourg avait alors voté une loi pour encourager la recherche et la propriété intellectuelle. L’imposition sur les revenus générés par les marques, noms de domaine, brevets, dessins, modèles et logiciels bénéficie depuis de 80 % d’exonération, soit une imposition nette de 5,72 %. C’est un dispositif incontournable pour des entreprises qui souhaitent créer une nouvelle marque de franchise, par exemple. L’avantage du Luxembourg concerne également son excellente infrastructure technique et la sécurisation des données. Les clés de coffres-forts électroniques renfermant les informations confidentielles ne sont confiées à personne, pas même à l’État. »

Vayton Brand Capital est présent en Chine et au Guatemala…

N. V.-B. : « En 2009, nous avons ouvert au Guatemala un bureau en charge de la prospection sur toute l’Amérique centrale et latine. Les besoins sont énormes pour les grandes entreprises locales qui commencent à exporter. La Chine représente par ailleurs un fort potentiel. La concurrence sur le marché intérieur y est très forte, ce qui implique un grand besoin de se différencier. Nous accompagnons les sociétés chinoises dans la création de partenariats avec des entreprises européennes pour qu’elles puissent utiliser des marques existantes sur leur territoire et ainsi développer leur propre marché. À l’avenir, nous comptons développer cette démarche au Moyen-Orient, qui est aussi très prometteur. »

En quoi les « dotBrand » sont-ils une mutation importante ?

N. V.-B. : « C’est le sujet stratégique de cette fin d’année en effet. Dès janvier 2012, en plus des extensions .com, .net, ou .fr, les entreprises pourront demander des adresses Internet se terminant par leur nom de marque (.canon, .vayton, .chanel, etc.) C’est une révolution d’Internet, apportant un niveau de sécurité inégalé pour les marques connues. Cette innovation permettra de faire définitivement la part des choses entre ce qui est authentique et la contrefaçon. C’est un axe de travail majeur pour nous, surtout que les dotBrand bénéficient de la loi luxembourgeoise sur la propriété intellectuelle, ce qui nous permet d’autofinancer le projet. Nous avons mis sur pied une équipe spécialisée et partageons la technologie d’un registre qui gère déjà 3,2 millions de noms de domaine, pour fournir une solution de grande envergure 100 % européenne. Internet va changer, les internautes vont acquérir de nouveaux réflexes. »

Article précédentChristian Musset, président de la société immobilière française Cogedim Vente: « Il existe un besoin sur le marché des seniors actifs »
Article suivantL’Euro fait de la résistance