La tradition dans les entreprises, depuis des décennies, c’est de fermer au mois d’août. Et, même si c’est un poncif, on devrait tous le savoir : il est nécessaire de faire une coupure avec son travail et de recharger les batteries. « Il ne faut pas oublier que prendre des vacances aujourd’hui est tellement plus simple qu’il y a dix ans, avec les nouvelles avancées technologiques, conseille Laurent Baccouche, commissaire au Salon des Entrepreneurs. Le téléphone et les mails nous permettent de garder un contact avec le milieu professionnel. Il vaut mieux préférer des congés avec un regard sur ses messages puis une préparation de la rentrée, que de ne pas quitter le bureau. »
Les dernières études des éditeurs mobiles français Roambi et Zebaz affirment que les entrepreneurs partent en vacances à 65% en été. Le media Widoobiz, dans son enquête menée auprès de 20 entrepreneurs de la Pépinière de Paris recueillait le même pourcentage en 2013, avec une précision supplémentaire : cinq personnes interrogées sur six partaient en vacances.
Saint-Tropez « le bureau de l’été » et l’Île de Ré farniente
Après, c’est à chacun de trouver sa bonne formule bien évidemment. Des millions de lieux existent de part le monde. Certains, comme Florian Silnicki, porte-parole du Club des Entrepreneurs optent pour le repos, en couple. « Je pars à Ars-en-Ré, sur l’Ile de Ré depuis des années dans une maison de famille, raconte ce nouveau créateur d’entreprise de 26 ans, qui a lancé la société French Com cette année. On y trouve beaucoup d’hommes d’affaires, des hommes politiques comme Lionel Jospin… J’y trouve une déconnexion du quotidien unique. »
Son associé, Sébastien Chenu, un quadragénaire qui a longtemps travaillé comme chef de cabinet de Christine Lagarde, préfère le « bureau d’été » de Saint Tropez, comme il le surnomme. « C’est un incontournable. Ça fait un peu « entre-soi ». On passe des soirées avec des entrepreneurs qui pratiquent l’évasion fiscale, on tisse des liens, on rencontre des hommes politiques, des businessmen, des journalistes. C’est des vacances de jobs ! »
A côté de ça, ce responsable de cabinet de conseil et stratégie précise qu’il prend également deux semaines de repos à Marseille cet été. « Mais mes vraies vacances durant lesquelles je ne prends ni cravate, ni carnet d’adresse, ni veston, c’est pendant l’année, à l’étranger. L’an dernier, j’ai opté pour un safari au Kenya. »
Des projets très personnels
Mais il faut éviter de croire que c’est la panacée. « Je ne prenais pas de vacances quand je gérais une entreprise d’infiltration de piscines, se souvient Laurent Baccouche. Il ne faut pas croire que tous les créateurs d’entreprises partent dans des coins luxueux. » Un propos confirmé par le service communication de la CCI de Caen qui précise qu’avec la crise, certains n’osent même plus quitter leur boite… » Certains font un trait sur leurs congés, et une bonne part d’entre eux immigrent vers des endroits plus modestes. Les vacances, c’est vraiment une histoire personnelle. »