L’Australie profite d’une situation enviable. La croissance est solide, et malgré un ralentissement prévu en 2009, pas de récession en vue. Les exportations, qui génèrent 20 % du PIB, rapporteront 505 millions d’euros de revenus. Le pays dispose d’une économie diversifiée et de liens commerciaux avec des tigres asiatiques toujours rugissants. La Chine et l’Inde continueront de consommer les matières premières produites, et devraient lui éviter le pire en 2009. Le secteur des services occupe également une place de plus en plus importante dans cette économie et, selon Peter Anderson, président de Chambre de commerce et d’industrie australienne (ACCI), de jolies perspectives de croissance se présentent à lui. « Les services n’ont pas encore dépassé la surface du gisement à exploiter. L’ingénierie, le bâtiment, l’architecture et les technologies de l’information fourniront les exportations australiennes de demain », estime-t-il. Néanmoins, les affaires australiennes à l’étranger ne sont déjà plus monolithiques. En témoigne la liste très variée des 13 lauréats 2008 des prix décernés par Austrade, l’agence gouvernementale chargée de promouvoir l’exportation, et par l’ACCI (lire l’encadré) aux entreprises les plus actives à l’exportation.
Ces prix démontrent que la bonne entente règne entre les acteurs publics et privés de l’export. « En fait, seule la coordination de nos actions mérite de s’améliorer. Mais la collaboration est très efficace. En Australie, les syndicats et le gouvernement, qu’il soit de gauche, comme en ce moment, ou de droite, ont reconnu l’importante du commerce extérieur pour notre économie », poursuit Peter Anderson. Ce constat partagé facilite grandement la mise en place de structures pour l’exportation. « Le gouvernement a entrepris une révision des politiques d’exportation afin de les accélérer et de simplifier la marche à suivre. Le réseau australien des Chambres de commerce ne fait pas exception et poursuit ses efforts pour inciter nos entreprises à exporter. Il y a dans chacune d’elles un agent chargé du commerce extérieur qui assiste localement les sociétés visant les marchés étrangers. De manière générale, notre attitude consiste à dire à nos entrepreneurs de se préparer à vendre à l’étranger. Nous aidons par exemple les sociétés australiennes à faire face aux enjeux culturels de la mondialisation. Faire des affaires en Europe n’est pas la même chose que de faire des affaires en Afrique du Sud. Nous faisons de l’accompagnement pour sauter les barrières culturelles. Nous les incitons à ne pas se limiter à réaliser des « coups » à l’étranger, mais à construire des relations d’affaires à long terme ».
Trois questions à Chris Vonwiller, directeur d’Appen
En décembre, la société a obtenu des mains du Premier ministre l’un des Prix de l’exportateur 2008, en raison de son succès à l’export (+50 % d’augmentation du volume d’exportations en 2008).
Commerce International : Comment avez-vous fait pour atteindre un niveau d’excellence ?
Chris Vonwiller : « Nous sommes parmi les leaders mondiaux d’un marché de niche, la fabrication de technologies linguistiques – en 80 langues intégrées dans différents produits de grandes multinationales, comme Nokia, Microsoft, IBM, Toshiba. Notre personnel doit avoir pour langue maternelle une langue étrangère et être spécialiste des technologies de l’information. La diversité culturelle de Sydney offre un creuset de talents incomparable, un savoir-faire essentiel à nos exportations. »
Quels sont vos principaux marchés étrangers ?
C. V. : « Les États-Unis, le Royaume-Uni, la France, la Scandinavie, le Japon, l’Indonésie, la Corée du Sud, l’Inde et le Moyen-Orient. »
Quelle aide à l’exportation vous apportent Austrade et la Chambre de commerce australienne ?
C. V. : « Les représentations à l’étranger d’Austrade nous fournissent régulièrement la connaissance du marché local et nous aident à trouver des partenaires. Nous employons parfois leur service de marketing, très utile pour une entreprise à croissance rapide. Très actifs dans le secteur de la défense, nous bénéficions du fait que l’Australie entretienne des relations d’amitié avec les États-Unis et les pays d’Europe. Par contre, du fait de notre positionnement de niche, les services proposés par la Chambre de commerce australienne nous concernent beaucoup moins. »