Les députés britanniques se sont réunis en séance exceptionnelle fin décembre pour décider de la marche à suivre pour la sortie du Brexit après la victoire du camp conservateur aux législatives anticipées.
Depuis 3 ans et demi, le Brexit, lancé par David Cameron qui souhaitait à l’époque jouer un coup politique via le référendum, a depuis bouleversé la politique anglaise et internationale. Les députés britanniques de chaque camp se sont depuis battus pour leurs idéaux en espérant chacun faire passer une mesure plutôt qu’une autre. Mais désormais la crise politique est en passe d’être réglée avec la victoire écrasante du camp de Boris Johnson aux dernières législatives.
Un premier vote a eu lieu à la veille des fêtes de fin d’année pour entériner le divorce avec accord négocié avec Bruxelles. Les débats ont repris ce 7 janvier pour discuter de manière plus détaillée des différents points avec une adoption finale prévue et espérée par le gouvernement pour ce 9 janvier. Une fois l’assentiment de la Reine Elisabeth reçu, le parlement européen n’aura plus qu’à ratifier le traité pour que le Royaume-Uni sorte de l’Union Européenne le 31 janvier, au bout de 47 ans passé au sein du projet unioniste européen.
Boris Johnson a souligné qu’après ce texte qui marque un tournant historique dans l’histoire anglaise, personne ne doit voir l’adoption du traité comme la victoire d’un camp sur un autre devant une Chambre des communes acquise à sa cause. Il souhaite une union des députés pour faire désormais face à ce qui marque un tournant pour le destin du pays.
Le Premier Ministre anglais est sorti victorieux d’une impasse dans laquelle il se trouvait depuis sa nomination pour remplacer Theresa May, et plus encore après que le gouvernement n’ait su obtenir de majorité en octobre dernier au parlement avec l’épineuse question de la frontière physique en Irlande du Nord et la République d’Irlande, susceptible de mettre en péril les accords de paix signés en 1998.
Le Royaume-Uni aura jusqu’à 2 ans de plus après le Brexit le 31 janvier, pour négocier toutes les modalités de sortie définitive
Si les négociations avec l’Union Européenne ne sont pas terminées, Charles Michel à la tête du Conseil Européen a salué une étape importante avec le dernier vote du parlement anglais. Il note aussi qu’une concurrence équitable devrait servir de base entre le Royaume-Uni et l’Europe des 27.
Passé le 31 janvier, une période de négociation devrait avoir lieu pour discuter de tous les accords de libre-échange possibles, et les camps sont ouverts pour discuter sur tous les sujets, a déclaré Michel Barnier un des négociateurs de l’Union Européenne sur le Brexit. S’ensuivra une période de transition tout au long de l’année 2020 où le Royaume-Uni continuera d’appliquer les règles européennes et d’en bénéficier sans siéger dans les institutions de l’UE. Cette période qui sera prolongeante d’un ou deux ans devrait permettre une séparation en douceur entre européens et britanniques.