Les difficultés à s’imposer pour les femmes au travail sont bien connues, le constat est pire encore dans le domaine de la direction et de l’entreprenariat, où plus de 90% des chefs d’entreprises de grands groupes sont des hommes. La CCI Marseille Provence a organisé un débat autour du sujet le 8 mars dernier à l’occasion de la journée du droit des femmes.
La complexité pour s’imposer pour les femmes en entreprise est bien réelle, celles-ci doivent souvent lutter contre des stéréotypes comme le sentiment d’illégitimité pour les postes dirigeants ou encore pour donner des ordres.
Les principaux débats de la CCIPM se sont concentrés sur l’acceptation des femmes en entreprises plus que leur capacité réelle à diriger ces entreprises avec des témoignages de femmes expliquant les difficultés qu’elles ont pu rencontrer dans leur propre entreprise.
Les femmes dirigeantes rencontrent plus de difficulté dans des milieux traditionnellement masculins
Une d’elles explique son expérience après avoir créé une entreprise dans le secteur automobile : «Ce que j’ai ressenti, c’est que le sentiment d’usurpation était très présent. J’ai créé mon entreprise à 50 ans passés, il m’a fallu un certain temps pour me dire que j’étais à ma place.»
Françoise Rastit, déléguée régionale au droit des femmes et à l’égalité à la préfecture de Marseille fait un constat tout aussi grave : «Les femmes créent moins que les hommes. Pour certaines, on pense que c’est un manque d’accompagnement spécifique. Il y a un poids culturel qui fait que les femmes sont bloquées. Par exemple, elles ont parfois des problèmes vis-à-vis de l’argent, pour se faire payer, au niveau du démarchage… A cela se rajoutent les craintes vis-à-vis de leurs enfants, un sentiment de culpabilité, la peur d’être des mauvaises mères si elles se consacrent à leur entreprise.»
Lucille Tissot-Laÿs à la tête des «Menus services» qui avait fait un passage à la CCI explique elle qu’elle avait un poste à mi-chemin entre la direction de cabinet et la direction de communication. «Si j’ai trouvé face à moi des personnes qui m’ont fait confiance, j’ai aussi dû composer avec un élu qui me pardonnait mal mon caractère ambitieux.».
La CCIMP veut de son côté accroitre le pourcentage de femmes dirigeantes dans les années à venir sur son territoire, l’intention est louable, mais rappelons tout de même que la CCI elle-même a un homme à sa tête en la personne de Jean-Luc Chauvin…