Alors que les soldes d’hiver se terminaient ce mardi 20 février, le premier bilan de ces soldes se dévoile avec une baisse de plus de 4% par rapport à 2017.

Perdant du terrain depuis de nombreuses années, les soldes d’hiver 2018 confirment cette mauvaise tendance pour les commerçants. Et la déception des commerçants est palpable tant les soldes ne sont plus le rendez-vous incontournable pour liquider leurs invendus. La principale cause ? Les trop nombreuses promotions pour beaucoup.

Nous vous en parlions déjà en novembre: le Black Friday a lancé le grand bal des promotions de fin d’année 2017 précédant ainsi les soldes d’hiver 2018. De fait, pas une semaine ne se passe sans qu’une enseigne affiche des promotions sur une gamme de produit, rendant d’autant plus obsolètes des soldes qui n’occasionnent pas d’économies supplémentaires.

La période de promotions lancées depuis le Black Friday sont mis en cause par les commerçants

La Fédération française du prêt-à-porter féminin parle d’achats en nette «perte de vitesse» expliquant qu’ «au cours des trois premières semaines des soldes d’hiver 2018, la consommation habillement/textile enregistre une baisse de 4% par rapport à la même période de 2017». De son côté la Fédération du commerce spécialisé (Procos) parle d’une baisse de 3.5% pour ses adhérents, mais tient tout de même à nuancer que la baisse est moins forte qu’en 2017 où les soldes avaient baissé de 6.2%. La déception reste réelle cependant à la vue de ces chiffres.

Plus en détail, l’équipement de la maison connait une amélioration de plus de 4.5% tandis que l’équipement de la personne baisse de 7.7%. «Nous constatons plus d’appétence chez les consommateurs pour tout ce qui est décoration, hifi et électroménager tandis que le secteur textile subit un effet de saturation» souligne le Procos.

La CCI Paris Ile-de-France qui a, de son coté, interrogé 300 commerçants, parle d’une embellie de seulement 24% pour deux tiers des commerçants, tandis que plus d’un quart n’ont connu aucune plus value par rapport à un mois normal. La CCI qui s’est appuyée sur une étude du Centre régional d’observation du commerce, de l’industrie et des services (CROCIS), se montre plus inquiète encore, expliquant que «pour 59% des commerçants, ce résultat est inférieur à celui des soldes de l’hiver dernier».

Les commerçants pointent du doigt la concurrence d’internet liée au Black Friday et au Cyber Monday, aux nombreuses promotions internets ou encore à la météo morose qu’a connu la capitale entre inondations et tempête de neige records, faisant diminuer de fait la fréquentation des magasins.

Une guerre à armes inégales entre petits commerçants et grande distribution

Du côté des consommateurs 67% d’entre eux ne considèrent pas les soldes d’hiver comme un évènement, soit un chiffre en progression de 5% par rapport à 2017 rapporte le CROCIS. «La troisième semaine de soldes est devenue très très difficile pour les commerçants», relève l’organisme pour qui la décision du gouvernement de réduire la durée des soldes de six à quatre semaines, à partir de 2019, «ne fait pas de doute» et dont 86% des commerçants se déclarent favorables.

La Fédération française du prêt-à-porter féminin voit elle un problème plus global entre petits détaillants du centre-ville d’un côté et la grande distribution et les e-commerces de l’autre qui disposent de moyens incomparables pour lutter dans la guerre du plus gros rabais.

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