Québec fête ses 400 ans

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Le savoir-faire québécois en affaires profite d’une superbe vitrine depuis le début de l’année. La ville de Québec, qui célèbre ses 400 ans, brille de tous ses feux.

Samuel de Champlain, fondateur de Québec en 1608, n’a pas à rougir des citoyens contemporains de la ville. Ils viennent de réussir un superbe coup promotionnel. Le 20 juillet, Paul McCartney s’est produit devant 200 000 personnes lors d’un concert gratuit tenu dans le cadre des célébrations de l’anniversaire de la ville, qui se déroulent tout au long de l’année. Sitôt après l’annonce de la venue de Sir Paul, la ville s’est très vite remplie. Plusieurs hôtels ont affiché complet, à l’exemple du Delta, qui avait trouvé preneurs en moins de trois jours pour ses 406 chambres. « Le Conference Board (une association d’affaires canadienne, ndlr) avait estimé à 576 millions de dollars canadiens (environ 361 millions d’euros) les retombées économiques à venir des célébrations. C’était avant que ne soit annoncée la venue de Paul McCartney et de Céline Dion », dont le spectacle s’est déroulé le 22 août, rappelle Daniel A. Denis, président du conseil d’administration de la Chambre de commerce de Québec.

 

« Ce chiffre va sans doute atteindre les 750 millions de dollars canadiens (471 millions d’euros) », se félicite-t-il. Évidemment, il est encore trop tôt pour être affirmatif. La saison estivale constitue le temps fort de ces célébrations et aucun chiffre n’existe encore pour cette période. Pour le premier semestre 2008, des données sont en revanche disponibles. Elles font les délices de Raymond Lesage, commissaire et représentant du gouvernement du Québec à la Société du 400e, créée pour organiser l’événement. « Sur les six premiers mois de l’année, il y a une hausse de 32 % du nombre des congrès tenus à Québec par rapport à 2007, une hausse de 48 % du nombre de nuitées enregistrées par les hôtels de la région, et une augmentation de 18 % du nombre de voyageurs ayant emprunté l’aéroport régional », énumère-t-il avec fierté. Ailleurs au Canada, l’industrie souffre d’un pétrole cher et d’un dollar canadien plus fort qu’auparavant. L’effet 400e n’a pas attendu le début des festivités pour se faire ressentir. L’argent des gouvernements fédéral à Ottawa et provincial à Québec a coulé à flot et redessiné la ville. Ils ont chacun investi 110 millions de dollars canadiens, soit un total d’environ 69 millions d’euros en prévision de cet anniversaire, afin de lisser toutes les rides de la ville. Le bâtiment a donc été le premier à tirer avantage de l’anniversaire.

 

L’architecte Daniel A. Denis le confirme : « Depuis trois ou quatre ans, c’est d’une véritable manne dont a profité le secteur. » L’aéroport, les berges du fleuve Saint-Laurent et plusieurs autres sites ont profité d’une cure de jouvence qui devrait augmenter le charme exercé par Québec sur les visiteurs étrangers. Les investissements consentis ont pour objectif de renforcer la première industrie de la ville, le tourisme. « Une fois les festivités terminées, l’objectif sera de continuer à développer notre potentiel. Des gens ont choisi de reporter leur venue à l’année prochaine face au succès remporté par notre ville en 2008. Les touristes qui ne sont pas venus cette année, nous les attendons l’année prochaine », espère Daniel A. Denis. Surnommée « la vieille capitale », Québec est une battante. Son économie diversifiée ne souffre que d’un mal : le manque de main-d’œuvre, aggravé par les célébrations de son 400e anniversaire. Le taux de chômage y est le plus bas du pays : 5 %, bien en dessous de celui de la province riche en pétrole, l’Alberta. Dans des secteurs clés comme la restauration et l’hôtellerie, le manque est criant et fait craindre la surchauffe en fin d’année. Daniel A. Denis s’en inquiète, mais veut croire que la vitrine offerte sur la ville en 2008 permettra d’attirer les immigrants nécessaires pour combler les besoins. Les célébrations se termineront avec la tenue du Sommet de la Francophonie du 17 au 19 octobre, auquel le président français Nicolas Sarkozy devrait participer. Une étude sera produite pour chiffrer avec précision les retombées économiques des célébrations – les résultats sont attendus à l’hiver. À ce moment-là, Daniel A. Denis sera toujours bien occupé, puisque la Chambre de commerce de Québec célébrera son 200e anniversaire en 2009. Pour la première fois, les Chambres de commerce du Canada et du Québec tiendront d’ailleurs leur congrès annuel.

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