Malgré des soldes d’été 2017 meilleurs en terme de chiffres d’affaires qu’en 2016, les commerçants n’en finissent plus de râler contre les soldes fixes annuels imposés aux magasins et souhaitent du changement à l’heure où la vente en ligne est toujours plus importante et concurrentielle. Faut-il pour autant envisager de réduire la durée des soldes comme le préconisent certains acteurs ?

Au cours d’une longue interview chez nos confrères de BFMTV, Patrick Martinez, le directeur de la CCI Paris Ile-de-France explique les raisons qui font que chaque année la grogne monte chez les commerçants français à propos de leur chiffre d’affaire au moment des soldes et il présente des propositions afin d’améliorer la situation des commerçants.

Malgré l’insatisfaction, l’augmentation des ventes atteint 20% chez certains commerçants

Dans un sondage effectué par la CCI Paris Ile-de-France, 53% des commerçants se déclarent insatisfaits des chiffres des soldes d’été 2017, ce chiffre reste néanmoins inférieur à l’année dernière où c’était plus de 63% des commerçants qui se déclaraient insatisfaits, avec pour diverses causes la diminution des touristes après la vague d’attentats, une mauvaise météo et des troubles sociaux importants (loi El Khomri). Concernant les périodes de soldes, 56% des commerçants sont critiques vis à vis des dates mises en place cette année contre 43% l’an passé. Patrick Martinez tient à nuancer ce mécontentement en expliquant que 60% des commerçants déclarent avoir réalisé un meilleur chiffre d’affaire, avec une hausse pouvant atteindre même 20% d’augmentation.

Adoptée le 30 décembre 1906, la loi concernant la vente à perte sur les produits à déstocker et la mise en place des soldes n’a que peu bougé en un siècle. En effet c’est seulement en 2008 qu’a été adoptée la loi permettant à chaque commerçant 2 semaines de soldes supplémentaires fixées librement par les commerçants et qui a eu des effets bénéfiques pour le secteur bien qu’insuffisants pour les plus petits commerçants qui ont bien souvent du mal à communiquer sur ces soldes «bonus», et ce n’est pas la multiplication des promotions et des ventes privées qui aide le consommateur à y voir clair dans les offres.

Faut-il réduire la durée des soldes à 4 semaines au lieu des 6 actuellement ?

Patrick Martinez pense quant à lui que resserrer la période des soldes à des durées de 4 ou 5 semaines au lieu de 6 actuellement, et organiser un évènement annuel de 3 ou 4 jours de super promotions similaire au Black Friday* aux États-Unis -qu’Amazon et Apple ont par ailleurs importés sur le sol français depuis 3 ans, et qui prend un peu plus d’ampleur chaque année- pourrait être une solution envisagée pour augmenter les revenus des commerçants et nouer une relation client-vendeur plus forte. Il pense aussi que raccourcir les délais entre les fêtes de fin d’année et le début des soldes seraient bien plus intéressant pour l’économie.

Les soldes français en quelques chiffres clés

Le secteur du prêt à porter est celui qui propose le plus d’articles recherchés par les acheteurs pendant les soldes (73% des acheteurs profitent de cette période pour renouveler leur garde robe), près de 33% profitent des soldes pour les articles de sport, 20.4% pour les produits d’hygiène et de beauté, 15.7% pour la high tech et 14.9% pour la maison et la déco.

Le Ministre de l’Économie et des Finances Bruno Le Maire promettait d’ailleurs fin juin qu’une concertation serait engagée à la rentrée pour discuter des améliorations possible avec les acteurs du marché, 81% des commerçants sont favorables à ces entretiens entre eux et l’état.

 

*Le Black Friday ou Vendredi Noir en français a lieu le lendemain de Thanksgiving soit le 4ème jeudi de novembre et qui est un jour férié aux États-Unis, ce jour crucial quelques semaines avant noël est une journée folle pour les consommateurs américains avec des promotions exceptionnelles et des ventes records pour les commerçants.

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