Nouveau record historique en Bourse pour Apple

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Apple se rapproche petit à petit de la barre symbolique des 1000 milliards de capitalisation en Bourse. Mardi 09 mai, la marque à la pomme a dépassé la barre des 800 milliards, ce qu’aucune autre entreprise n’avait fait avant elle. Depuis le début de l’année, l’action a grimpé de près de 40 %.

 

Comment expliquer cette envolée ?

«  Les fondamentaux business ne justifient pas une telle hausse. Le dernier trimestre du groupe était sain et rassurant, mais pas exceptionnel non plus, souligne Jérôme Colin, directeur associé chez Emerton. Hormis le prochain iPhone qui devrait être lancé à la rentrée et qui semblerait devoir apporter plus d’innovations que les modèles 6 et 7, ce sont essentiellement des facteurs externes qui expliquent ce bond. » Les marchés ont par exemple beaucoup apprécié la dernière annonce d’Apple de porter son programme de rémunération des actionnaires à 300 milliards de dollars.

«  Entre les rachats d’actions et les versements de dividendes, Apple devient de plus en plus une valeur de rendement », note Leslie Griffe de Malval, gérant chez Finaltis. De plus la marque dirigée par Tim Cook possède la plus importante trésorerie pour une société, une trésorerie de 256,8 milliards de dollars. Certes 93 % de celle-ci est hébergée dans des filiales étrangères, mais des réflexions sont en cours à la Maison-Blanche pour que des groupes mondiaux comme Apple puissent rapatrier leur cash aux Etats-Unis sans être taxés au taux de l’impôt sur les sociétés, qui s’élève à 35 % outre-Atlantique. Ce n’est pas encore fait mais Apple disposerait alors d’un trésor de guerre considérable pouvant lui permettre de procéder à des rachats d’envergure (Netflix ? Tesla ? Time Warner ? Disney ?) et de multilplier, de fait, ses relais de croissance.

L’iPhone peut-il suffire pour atteindre l’apogée ?

Comme le souligne Jérôme Colin, cet enthousiasme est aussi perpétué par l’implication de Warren Buffet, icône des affaires et dont les faits et gestes sont scrutés à la loupe. Et lorsque ce dernier a acquis pour 17 milliards de dollars de titres Apple en début d’année, tout le monde a compris que dans son acte il prévoyait la prolongation d’une tendance à la hausse de l’action de la Pomme.

Apple possède donc une certaine avance en Bourse sur les concurrents les plus proches comme Alphabet-Google (660 milliards de dollars de capitalisation boursière à mi-séance) et Microsoft (533 milliards). Malgré cette première place rien ne dit qu’Apple atteindra la stratosphère boursière pour autant.

«  Arriver aux 1.000 milliards nécessiterait un beau « run » et le seul renouvellement de l’iPhone ne sera pas suffisant. Apple devra explorer d’autres pistes de croissance  », estime Leslie Griffe de Malval. En effet Apple est particulièrement dépendant de l’iPhone dans le hardware, et ce dernier commence à montrer des signes de faiblesse après bientôt dix ans d’exploitation, et une concurrence de plus en plus affutée. C’est pour cela qu’Apple doit encore et toujours diversifier ses offres, stratégies et secteurs notamment dans la voiture autonome ou la réalité augmentée.

Est-ce que ces nouvelles terra incognita industrielles permettront d’amplifier le mouvement de croissance de la marque et d’être aussi pertinentes que l’a été l’exploitation de l’iPhone ? Un sérieux concurrent à la course boursière est également à l’affut : Amazon qui a vu sa capitalisation boursière augmenter de près de 135 % en deux ans, à 463 milliards de dollars. Sur une telle lancée, la marque de Jeff Bezos est également un prétendant solide pour atteindre les fameux 1000 milliards.

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