Les chiffres du commerce extérieur de la France continuent de se dégrader, c’est ce que mettent avant les dernières statistiques publiées le 7 septembre par le service des douanes concernant le mois de Juillet 2017. A cause d’une forte poussée des importations et d’une trop légère progression des exportations, le déficit commercial s’est aggravé encore un peu plus.

Sur le mois de Juillet, le déficit commercial s’est amplifié de 1,1 milliard d’euros par rapport au mois précédent (Juin), atteignant ainsi les 6 milliards d’euros. Et sur l’ensemble des sept premiers mois de l’année, la note est particulièrement douloureuse puisque le déficit atteint 41,02 milliards d’euros contre 27,23 milliards sur la même période en 2016. L’année en cours promet donc de bien piètres résultats pour la balance commerciale nationale sur l’ensemble de 2017.

En Juillet, les importations ont augmenté de 3% par rapport à Juin et ont atteint un montant de 45,25 milliards d’euros. Les exportations ont elles aussi progressé mais dans une proportion beaucoup moins importante, seulement 0,5%, pour se situer à 39,3 milliards d’euros de recettes.

Les raisons d’un tel écart

Cette augmentation significative des importations a été observée notamment par davantage d’achats dans les industries aéronautiques (approvisionnements en turboréacteurs), dans l’industrie chimique (destockage d’uranium enrichi à destination de l’industrie nucléaire) et aussi l’industrie spatiale (modules pour les satellites météo). A l’inverse, un des fleurons de nos exportations a été moins performant sur le mois de Juillet par rapport à Juin, puisque les ventes d’Airbus ont connu un net recul d’un mois sur l’autre : 2,68 milliards d’euros en Juin (31 appareils vendus), contre «seulement» 1,59 milliards d’euros en Juillet (pour 19 appareils).

Au milieu de ce constat pour le moins décevant le département des douanes relève cependant deux facteurs d’améliorations, d’abord dans le secteur automobile : «Le déficit se réduit (…) sous le double effet d’une hausse des livraisons et d’une diminution des achats ». Puis dans le secteur de l’énergie: «Les approvisionnements en hydrocarbures naturels ont accentué leur repli depuis l’ensemble des fournisseurs. » Mais dans le même temps, les importations de pétrole raffiné «se rétablissent auprès du Moyen-Orient et connaissent une poussée depuis la Chine».

Moins d’exportations vers l’Asie

D’un point de vue géo-économique, le déficit s’est davantage creusé dans les échanges avec l’Asie. Là encore moins d’avions Airbus livrés qu’en Juin, et des achats en hausse, notamment du pétrole raffiné et des biens de consommation courante.

L’écart a également été constaté avec les autres pays de l’Union européenne. En cause les achats des industries aéronautique et spatiale. Néanmoins avec les pays européens hors Union européenne, il y a davantage d’équilibre grâce à une hausse des ventes et moins d’achats. Une conjoncture que l’on retrouve aussi dans les échanges entre la France et la région du Moyen-Orient, grâce à une hausse des ventes aéronautiques supérieure à celle des achats de pétrole raffiné.

Enfin concernant les échanges avec le continent américain, la détérioration reste contenue, la hausse des achats de turboréacteurs ayant été en partie compensée par des ventes d’avions, et de produits chimiques.

La balance commerciale française, victime collatérale du Brexit ?

Cet écart toujours plus prononcé entre importations et exportations pour l’économie française, est alimenté d’une certaine façon par les effets secondaires du Brexit, comme le souligne les services des douanes : «la France est le deuxième pays européen le plus impacté par le recul des importations britanniques, après l’Allemagne, premier fournisseur du Royaume-Uni. Les ventes de la France reculent deux fois plus que celles de l’ensemble de l’UE» sur l’année 2016. Cette constatation n’est pas vraiment rassurante à l’aune de la mise en place de mesures toujours plus protectionnistes par le Royaume.

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