Le nombre d’augmentations sur les salaires a progressé en 2018 passant de 1.8% de la masse salariale à 2% selon une étude du cabinet Mercer; les augmentations collectives concernent quant à elles seulement 7% des entreprises françaises.

Après avoir connu une baisse conséquente du nombre d’augmentation en 2016, passant de 2% d’augmentation de salaires pour 2015 à 1.5% en 2016, puis 1.8% en 2017, le nombre d’augmentation atteint à nouveau la même masse salariale qu’en 2015, soit 2%.

Ces chiffres restent néanmoins en dessous de ceux précédant la crise financière de 2008 où les salaires tournaient autour de 3% d’augmentation annuelle. Bruno Roquemont, directeur du département de gestion des talents chez Mercer se montre pragmatique : «Il faut cependant analyser ces chiffres au travers du prisme de la reprise de l’inflation et des rattrapages amorcés par un certain nombre de sociétés, après des années de gel ou de très faibles augmentations».

Selon l’Insee, l’inflation s’est stabilisée en juin avec une hausse des prix de 2.1% en France sur les 12 derniers mois, contre 1% en 2017. L’Insee tablait sur une inflation moyenne de 1.8% sur l’année dans son dernier rapport, la hausse du pouvoir d’achat se montrera ainsi plus faible que l’an passé, proportionnellement aux augmentations salariales.

Les entreprises ont donc des budgets plus importants à attribuer mais restent toujours plus exigeantes, les augmentations générales ont touché seulement 7% des entreprises, soit 10% de moins que l’année précédente, préférant récompenser les succès individuels. «Cette forte tendance à la sélectivité, qui avait d’abord été plus subie que désirée, est aujourd’hui véritablement recherchée par les entreprises» selon Bruno Roquemont.

Suites à la crise de 2008 les entreprises avec des budgets plus faibles ont du faire des coupes drastiques et être très sélectives pour récompenser seulement les meilleurs employés, cette année, même si les meilleurs sont toujours les plus récompensés, c’est plutôt dans une volonté d’inciter les salariés français à s’investir complètement dans leur travail.

«Nous sommes passés d’une logique d’égalité à une logique d’équité. Quelqu’un qui travaille plus doit gagner plus» selon Charles-Henri Besseyre des Horts, professeur de HEC et président de l’Association francophone des DRH, qui a choisi de paraphraser le fameux slogan de Nicolas Sarkozy de 2007.

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