L’EPIDE donne une seconde chance à l’école fançaise

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Les Journées d’appel de préparation à la Défense, les JAPD, permettent d’identifier chaque année en France plus de 60 000 jeunes gens – sur un total de 800 000 environ – en grande difficulté sur le plan scolaire. Sans diplôme ni qualification, le risque de se retrouver au chômage ou en situation de désocialisation est décuplé. C’est pour donner une deuxième chance à tous ces jeunes gens qu’a été fondé le 2 août 2005 l’Établissement public d’insertion de la Défense (EPIDE). Cet établissement public administratif (EPA) est aujourd’hui placé sous une triple tutelle : le ministère de l’Emploi, le ministère de la Défense et le ministère de la Ville. Doté d’un budget annuel de fonctionnement s’élevant à 85 millions d’euros, l’EPIDE compte 20 centres à travers la France, dont le premier a été inauguré à Montry, en Seine-et-Marne, le 30 septembre 2005.

 

Des parcours 100 % gratuits
L’EPIDE emploie 900 personnes (dont 95 au siège basé à Paris) et ses centres accueillent chaque année plus de 2 200 jeunes, ce qui représente un taux d’encadrement exceptionnel de 40 %. Les jeunes intégrant l’EPIDE ont tous entre 18 et 22 ans révolus, n’ont aucun diplôme ou qualification professionnelle, sont sans emploi et en situation de retard important, voire d’échec scolaire (certains sont illettrés ou même analphabètes). Ils sont recrutés sur dossier et entretien de motivation, puis passent une visite médicale obligatoire, car le programme prévoit, entre autres, deux heures de sport par jour. Le cursus au sein de l’EPIDE va de 8 à 24 mois ; la majeure partie (85 %) des jeunes gens reste une année complète. Dispensé uniquement sous le régime de l’internat (du dimanche soir au vendredi après-midi), le parcours est entièrement gratuit pour ceux qui l’intègrent et personnalisé en fonction de leurs aptitudes : il conjugue éducation civique et comportementale, remise à niveau scolaire et mise en œuvre d’un projet professionnel débouchant sur l’emploi. Trois critères déterminent la durée du parcours de chacun : un diagnostic de l’équipe pédagogique au plan scolaire et comportemental à l’arrivée de l’élève, la rapidité de sa progression et les exigences de la filière professionnelle choisie ou de l’entreprise partenaire. Car, et c’est là que se mesure l’efficacité de l’EPIDE, cet établissement amène certes ses élèves à des postes de qualification souvent modeste, mais il a le mérite de proposer un véritable avenir à des jeunes gens qui pensaient peut-être ne plus en avoir.

 

Des taux de réussite élevés
À la fin de leur scolarité, ils peuvent intégrer une entreprise en CDI, CDD de six mois minimum ou en contrat d’alternance (apprentissage, professionnalisation). Des entreprises prestigieuses sont déjà partenaires de l’EPIDE pour former et embaucher ses élèves : Accor Hospitality, AFT-IFTIM, Bouygues Construction, Buffalo Grill, Colas, Eiffage, Flunch, GTM, Immobilière 3F, SNCF, Vediorbis, Vinci… Outre ces grands groupes, les centres travaillent avec de nombreuses PME et PMI implantées à proximité. L’EPIDE se donne en fait trois moyens pour réussir : la signature de partenariats avec des entreprises qui embauchent ses élèves (car la mission même de l’établissement est bien l’insertion professionnelle de jeunes gens au départ très éloignés de l’emploi), la recherche de mécènes (financements de projets dans les centres avec la Fondation de la Fédération française du bâtiment ou le groupe Hachette par exemple) et, depuis l’année dernière, la perception de la taxe d’apprentissage. Bien que mis en place récemment, l’EPIDE peut déjà se targuer de résultats probants : 92 % de réussite au Certificat de formation générale (CFG, ancien certificat d’études), 90 % de réussite au PSC1 (premiers secours civiques de niveau 1), 98 % de réussite à l’Attestation de sécurité routière (ASR)… Là encore, le passage de ces examens est entièrement gratuit, tout comme pour le code de la route (36 % de réussite).

 

3 élèves sur 4 trouvent un emploi
Seul le passage du Permis de Conduire (67 % de réussite) nécessite une participation financière du candidat s’élevant à 150 euros minimum, l’EPIDE réglant de sa poche le reste (650 euros en moyenne). Les élèves peuvent aussi tenter d’obtenir depuis peu le Passeport de compétences informatiques européen (PCIE) après avoir suivi une initiation à la bureautique et à la navigation sur Internet. « Il ne s’agit évidemment pas de diplômes prestigieux, mais pour ces jeunes gens qui n’en ont jamais obtenu auparavant, ce sont de véritables marques de reconnaissance de leurs efforts qui les encouragent à travailler davantage pour réussir leur insertion sociale et professionnelle », souligne Nathalie Mouillet, directrice marketing et communication de l’EPIDE. Une fois remis à niveau sur le plan scolaire et civique – le parcours inclut aussi l’apprentissage de la politesse, du civisme et de l’obéissance aux ordres, le travail sur le savoir-être constituant une caractéristique forte du programme –, les jeunes gens passés par l’EPIDE ont de vraies chances d’intégration : 75 % de ceux qui achèvent ce parcours trouvent un emploi. Face à un nombre croissant de candidatures et fort de son succès, l’EPIDE devrait augmenter dans les prochaines années ses capacités d’accueil avec des ouvertures de centres prévues entre fin 2011 et début 2012 à Lyon ainsi qu’à Toulouse. Pour accompagner cette croissance, l’EPIDE espère bien convaincre de nouveaux partenaires, entreprises et CCI, de s’associer à sa démarche. 

 

De plus amples informations disponibles sur le site Internet www.epide.fr

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