La République tchèque vise les pays de l’UE où le taux de chômage est supérieur à la moyenne, comme le Portugal et l’Espagne, afin de combler ses propres pénuries de main-d’œuvre.

En réponse à une pénurie de main-d’œuvre persistante, le ministère tchèque du Travail prévoit d’attirer des travailleurs des pays du sud de l’UE ayant des taux de chômage plus élevés, comme l’Espagne et le Portugal. Le ministre du Travail, Marian Jurečka, a annoncé que le pays ciblera les travailleurs qualifiés et experts en établissant une coopération étroite avec les institutions locales des pays de l’UE concernés qui servent de médiateurs en matière d’emploi.

Cette décision intervient alors que les employeurs se plaignent depuis longtemps du manque de travailleurs disponibles dans le pays, et que le gouvernement a travaillé avec le ministère du Travail pour créer un modèle qui soutient le recrutement d’employés provenant à la fois de pays de l’UE et de pays non membres de l’UE.

«Nous prenons des mesures ciblées pour attirer ces personnes sur notre marché du travail», a déclaré Marian Jurečka. «Il y a des pays, surtout dans le sud de l’Europe, où le taux de chômage est nettement supérieur à la moyenne de l’UE. Pour les jeunes, il peut atteindre 10 à 15 %. Nous voulons faire venir des personnes très compétentes, notamment dans les domaines de l’informatique et de la recherche». La République tchèque approuve une proposition visant à augmenter les quotas de visas et à remédier à la pénurie de main-d’œuvre

Selon le Président de la Chambre de Commerce de Tchéquie, Zdeňko Zajíček, la République tchèque doit également s’efforcer davantage d’attirer des étudiants étrangers (d’Europe du Sud, de l’UE et de pays non membres de l’UE). Cela serait en fin de compte bénéfique pour la main-d’œuvre du pays : «Il est beaucoup plus facile pour les jeunes de s’adapter ici, d’apprendre la langue et de voir une perspective d’évolution de leur carrière», a-t-il déclaré.

Selon Milena Jabůrková, vice-présidente de l’Union de l’Industrie et des Transports de la République tchèque, les entreprises ont surtout besoin de compétences techniques. Elle suggère que les travailleurs pourraient également être recrutés dans des pays tels que l’Inde, l’Indonésie, le Viêt Nam et les Philippines.

En juillet dernier, le ministre tchèque du Travail, Marian Jurečka, a annoncé une importante pénurie de main-d’œuvre d’environ 200 000 travailleurs dans un pays dont le taux de chômage de 2,4% ferait pâlir d’autres pays européens, mais qui révèle de fait des plafonds de verre en matière de recrutement. Au cours des 12 derniers mois, la République tchèque a alors mis en place plusieurs dispositifs de visas de travail afin d’attirer des travailleurs de certains pays asiatiques, ainsi que de certains pays des Balkans et du Caucase.

L’année dernière, la République tchèque comptait plus de 823 900 travailleurs étrangers enregistrés auprès des agences pour l’emploi, soit une augmentation de près de 30 700 personnes par rapport à l’année précédente. Avec la mise en œuvre du nouveau modèle de marché du travail et les efforts déployés pour attirer les travailleurs étrangers, la République tchèque a connu une augmentation de ses effectifs de près de 30 700 personnes.