La crise pousse les grandes entreprises à revoir leur gestion des risques

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« La crise a été un révélateur fort de ce qui n’avait pas été entendu », précise Gérard Lancner, président de l’AMRAE (1), une association professionnelle qui regroupe les acteurs majeurs des métiers du risque en entreprise. Premier impact : elle a permis de faire prendre conscience aux dirigeants de l’importance d’une gestion globale des risques. « Une gestion optimum doit concerner toute l’entreprise, de sa stratégie à l’opérationnel en passant par la finance, souligne Gérard Lancner. Elle se positionne en relation très étroite avec le contrôle interne et les assurances. Et aucune activité ne doit échapper au dispositif de gestion des risques, qui doit être le plus structuré possible. » Le risk manager, lui, se place en véritable animateur – non seulement gestionnaire, mais aussi visionnaire –, pour identifier à la fois les dangers liés à des événements fortuits (vols, incendie…) et à des décisions stratégiques. « Il doit mettre en place un système organisé, permanent et adaptable permettant de s’assurer que les principaux risques sont connus et hiérarchisés et que les moyens mis en œuvre pour y répondre sont pertinents », commente le président de l’AMRAE. Une bonne connaissance des risques va alors permettre de les assurer convenablement.

 

La crise n’a pas eu comme seul effet un changement stratégique, elle a aussi donné lieu à des avancées législatives. Ainsi, la loi du 3 juillet 2008 demande aux présidents de sociétés cotées de rendre compte des procédures de gestion des risques et de contrôle interne mises en œuvre au sein de leur entreprise. Et selon une ordonnance du 8 décembre 2008, le comité d’audit doit assurer tout le suivi de l’efficacité des systèmes de gestion des risques et de contrôle interne. « Ces deux textes ont des conséquences importantes, commente Gérard Lancner. D’un côté, les présidents vont devoir décrire leur dispositif de gestion des risques et de l’autre les administrateurs vont assurer son suivi. » Pour aider les entreprises, l’AMRAE a publié, en collaboration avec l’Institut français des administrateurs, un guide sur le « Rôle de l’Administrateur dans la maîtrise des risques », et propose des informations sur les bonnes pratiques et des formations.

 

1. AMRAE, Association pour le management des risques et des assurances de l’entreprise, www.amrae.fr.
Du 27 au 29 janvier 2010 auront lieu les Rencontres de l’AMRAE. Ce congrès réunit chaque année à Deauville quelque 1 600 participants de tous les métiers du risque.

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