Dans un contexte d’embellie de l’environnement international, propice à stimuler la demande extérieure et relancer les exportations, la Banque de France a révisé ses prévisions de croissance pour la France sur la période 2017 – 2019. Une bonne nouvelle donc pour l’économie française, notamment à destination de l’Union Européenne et des agences de notations internationales.
Une bonne nouvelle pour la Croissance
Vendredi 9 juin, la banque centrale française a publié ses prévisions semestrielles dans lesquelles elle mise sur une hausse du produit intérieur brut (PIB) de 1,4% en 2017, avec même une légère accélération à 1,6% pour 2018 et pour 2019.
Une réévaluation à la hausse donc puisque jusqu’alors, les prévisions auguraient de 1,3% pour cette année, 1,4% pour 2018 et 1,5% pour 2019. Il se pourrait même que le chiffre de 2017 soit un peu plus élevé que 1,4%, souligne l’institution monétaire, au vu des derniers indicateurs disponibles.
« La croissance française est en amélioration« , a souligné le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, interrogé sur Radio Classique. « Nous n’avions pas connu de croissance aussi forte sur les cinq dernières années« , a-t-il ajouté.
La France peut (doit) faire encore mieux
Cette euphorie doit cependant rester mesurée car l’économie hexagonale est toujours à la traîne de la zone euro, la Banque centrale européenne anticipant de son côté une croissance moyenne de l’Union de 1,9% cette année.
« Entre la France et le reste de la zone euro, il y a un demi-point de croissance d’écart, ce qui situe le potentiel de rattrapage« , a relevé le gouverneur, qui plaide pour une mise en œuvre rapide des réformes, prioritairement pour réduire le chômage.
Les facteurs d’amélioration de croissance sont davantage externes
Une croissance nationale qui, selon la Banque de France, n’est pas dû à la consommation des ménages mais à attribuer au regain de croissance mondiale et au rebond des parts de marché à l’exportation hexagonales après une année 2016 et un début de 2017 difficiles pour le commerce extérieur. Bien entendu le nouveau gouvernement n’ayant pas encore eu l’occasion de mettre en œuvre ses transformations et orientations politiques, inutile d’attribuer cette légère hausse à Emmanuelle Macron et Edouard Philippe. Mais il n’est pas inconvenant d’espérer que les prévisions des prochaines années, sous leurs actions, seront peut-être réévaluées à leur tour aux moment venus.
« La contribution du commerce extérieur à la croissance serait moins négative en 2017 qu’au cours des trois dernières années, et redeviendrait positive en 2018 et 2019« , estime ainsi la banque centrale française.
La mauvaise nouvelle : un déficit toujours trop important
En revanche, même s’il baisse par rapport à 2016, passant de 3,4% à 3,1%, le déficit public n’est pas descendu sous la barre des 3%, seuil qu’espérait atteindre la France cette année (elle s’était même engagée à y parvenir face à l’Union Européenne).
C’est donc 0,3 points de plus que prévu par l’ancien gouvernement qui visait un déficit public de 2,8%.
Une inflation moins importante que prévue pour 2018 et 2019
Concernant l’inflation, la Banque de France constate une accélération à 1,2% cette année après 0,3% l’année dernière, mais révise ses prévisions pour 2018 (1,2% contre 1,4% initialement prévu) et pour 2019 (1,4% contre 1,5% initialement prévu).