À l’instar de FraunHoffer Institut GmbH allemands, le prestigieux Indian Institute of Technology (IIT) dispose d’un réseau de sept établissements autonomes en Inde. Chaque année, il diplôme 15 000 licenciés et 12 000 ingénieurs. La «crème de la crème » des ingénieurs en Inde. Parmi ses « Alumni » (anciens élèves), on compte Subramaniam. Ramadorai, actuel PDG de TCS (Tata Consultancy Services), le leader informatique indien, Vinod Khosla cofondateur de Sun Microsystems ou encore Victor Menezes, vice-président de Citigroup. Son établissement de Mumbai, l’IIT Bombay, qui vient de fêter ses 50 ans, étend son campus au nord de la ville, à quelques kilomètres d’une réserve naturelle où vivent encore des panthères. Comme dans les autres IIT, ce véritable « MIT » (Massachusetts Institute of Technology) à l’indienne a ouvert, il y a quatre ans, Sine (Society for Innovation and Entrepreneurship), un incubateur qui a lancé 14 start-up et en couve 16 autres. Une manière d’endiguer la fuite des cerveaux vers les États-Unis.
« Trouver des fonds d’amorçage reste difficile. Du coup, nous ne leur demandons que 20 % du loyer et des commodités (électricité, ordinateurs, accès Internet, coaching…) », indique Sushanto Mitra, PDG de Sine. « En compensation, nous prenons 5 % à 10 % dans leur capital social. Lorsque les start-up lèvent des fonds auprès des capitaux-risqueurs ou lorsqu’elles se font racheter, nous nous refaisons en revendant ces parts. Nous leur demandons aussi 2 à 3 % de leur chiffre d’affaires. » Une formule qui fait recette.D’emblée, ces start-up sont poussées à vendre des services informatiques afin de financer l’embauche de développeurs. Du coup, ces jeunes pousses emploient 20 à 50 personnes. On trouve de véritables pépites. À l’instar d’Uhuroo et de son logiciel collaboratif en web 2.0, véritable « Challenger au plan mondial », selon IDC : « Nous visons un marché de masse avec des prix ultra Low Cost’. Il suffit de 10 minutes pour savoir l’utiliser », souligne Kaushal Sarda, le directeur de Uhuroo. Autre perle, Iken Solutions, seul éditeur à disposer d’un kit de développement pour applications décisionnelles qui intègre nativement algorithmes génétiques, réseaux de neurones, systèmes de raisonnement à base de cas, moteur de règles et analyse statistique de base de données pour des applications Web !
Une alternative intéressante, entre autres, pour les éditeurs de PGI (progiciels de gestion intégrés ; en anglais : ERP : Enterprise Resource Planing) et de suites de logiciels RH à l’heure où les spécialistes du secteur (Business Objects, Cognos, Hyperion…) ont été rachetés respectivement par SAP, IBM et Oracle. Et Rajendra Sonar, le directeur, de préciser : « Nous voulons être intégrés à des applications existantes. De sorte à rester indépendants. » Citons encore une autre start-up d’avenir, Vegayan Systems optimise les réseaux Internet de la prochaine génération. Une bouffée d’oxygène en perspective pour les opérateurs télécoms, les fournisseurs d’accès à Internet et les multinationales qui s’apprêtent à relever les défis du Triple Play (Voix sur IP, données, TV sur IP) avec des réseaux de plus en plus sollicités. Et dont les consommateurs attendent une disponibilité de 24 h / 24 et 7 jours / 7. « Nous nous adressons à un marché de plusieurs dizaines de milliards de dollars », sourit Girish Saraph, fondateur de Vegayan et professeur associé à l’IIT Bombay. Avec de tels arguments, Girish Saraph, qui a passé 13 ans aux Etats-Unis dans la R&D militaire, a su séduire des capitaux-risqueurs californiens (Draper Fischer Jurvetson, Canaan Partners…).