Pour le vice-président Amérique latine de Sanofi Pasteur, le Mexique « présente l’un des schémas de vaccination les plus complets au monde »

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Division vaccins du groupe Sanofi-aventis, Sanofi Pasteur produit chaque année plus de 1,6 milliard de doses luttant contre quelque vingt maladies infectieuses. Présent au Mexique depuis une vingtaine d’années, le leader mondial de la vaccination y mène de vastes projets. Le point avec Guillaume Leroy, vice-président Amérique latine de Sanofi Pasteur.

Le Mexique représente le premier pays à l’international pour Sanofi Pasteur. Au centre des priorités : la production et la commercialisation des vaccins contre la grippe A et la dengue. Guillaume Leroy, 42 ans, est en charge des activités du groupe à Mexico pour toute l’Amérique latine. Ce docteur en pharmacie diplômé de l’université de Rouen développe de nombreux projets alliant expertises française et mexicaine.

 

Commerce International : Que représente Sanofi Pasteur au Mexique ?

 

Guillaume Leroy : « Sanofi Pasteur est le fournisseur principal de vaccins au Mexique. Nous y comptons environ 200 employés, dont la majorité sont originaires du pays. Nous agissons en véritable partenaire des autorités locales. Ce partenariat s’est renforcé depuis quelques années. En 2004, la visite à Mexico de Jean-Pierre Raffarin, alors Premier ministre français, avait permis d’affirmer la coopération entre Sanofi Pasteur et les instances mexicaines. En mars 2009, lors du voyage officiel du président de la République française Nicolas Sarkozy, Sanofi- Aventis a annoncé la signature d’un contrat de 100 millions d’euros pour construire une usine de production de vaccins contre la grippe à Ocoyoacac, ville où le groupe a déjà une activité industrielle. Cet investissement montre l’engagement du leader mondial de vaccins envers la santé publique mexicaine. Grâce à la technologie française, le Mexique sera indépendant pour la fabrication du vaccin en 2013. Il rejoint les grands pays dans ce domaine. »

 

Quelles sont les activités de Sanofi Pasteur dans le pays ?

 

G. L. : « Ses activités sont multiples. Tout d’abord, elles s’orientent vers la production de vaccins contre la grippe A. L’usine d’Ocoyoacac, qui s’étend sur près de 7 hectares et va employer une centaine de personnes, va permettre de produire jusqu’à 25 millions de doses par an. Les premières seront commercialisées dès la fin 2012. Sanofi Pasteur se charge de produire l’antigène de la grippe et s’est associé avec Birmex, producteur national mexicain de vaccins, qui sera responsable de la production et de la distribution dans le pays. Ensuite, nous menons un important programme de recherche contre la dengue. Sept études scientifiques sont en cours. C’est un véritable fléau dans le pays et le vaccin contre cette maladie infectieuse transmise par les moustiques est très attendu (pour 2009, les autorités sanitaires mexicaines annoncent une augmentation de 50 % des cas de dengue sur le territoire, ndlr). Sanofi Pasteur opère aussi une activité de formation du personnel local pour la vaccination. En mars 2009, nous avons signé un accord sur la coopération dans le domaine de la recherche avec l’université de Rouen et l’Institut polytechnique nationale du Mexique (IPN). Il permet un travail conjoint sur les vaccins, mais aussi des échanges académiques. Ainsi, chaque année, deux étudiants mexicains de l’IPN vont passer six mois à l’université de Rouen et six mois en entreprise chez Sanofi Pasteur en France. Et inversement pour deux étudiants français. »

 

Quels sont les atouts que présente le Mexique ?

 

G. L. : « Il existe un vrai leadership en matière de vaccination dans le pays. Le gouvernement y porte beaucoup d’attention. Le pays présente l’un des schémas de vaccination les plus complets au monde. C’est un référent pour les autres pays d’Amérique latine. Sans oublier que les relations entre la France et le Mexique sont excellentes. Autres avantages : la qualité du cadre politique et juridique, en particulier en matière de régulation et de protection intellectuelle, et la situation géographique centrale du pays (proximité avec les États-Unis, le Brésil…). Pour toutes ces raisons, le groupe Sanofi Pasteur a choisi le Mexique comme plate-forme pour rayonner sur l’ensemble de l’Amérique latine. »

 

Que garantit l’investissement de Sanofi Pasteur au Mexique ?

 

G. L. : « Sanofi Pasteur est implanté dans 165 pays et, au Mexique comme ailleurs, le fait d’investir permet d’augmenter les capacités de production. En outre, cette présence témoigne du rayonnement des technologies françaises et valorise notre savoir-faire. Le travail réalisé au Mexique a aussi des influences dans l’Hexagone. Le groupe Sanofi a investi quelque 350 millions d’euros pour la construction d’un centre de fabrication de vaccins contre la dengue à Neuville-sur-Saône (ville située à côté de Lyon, ndlr). La fin du chantier est prévue pour début 2014 et l’usine emploiera 200 personnes. »

 

Quelles sont les priorités de Sanofi Pasteur ?

 

G. L. : « Pour nous, il était important de passer du statut de fournisseur de vaccins à un statut de partenaire de santé publique, de développer nos outils industriels, notre axe recherche et développement, ainsi qu’un support académique pour apporter des compétences au pays. Toutes ces priorités sont atteintes. En ce qui concerne les projets, nous nous concentrons sur la réussite de la production du vaccin contre la grippe, sur le succès de la vaccination locale et sur la mise au point du vaccin contre la dengue. Toutes ces avancées apportent au Mexique une position majeure sur la scène internationale. »

 

Dans le domaine de la santé, le Mexique est-il un pays où les entreprises françaises peuvent se développer ?

 

G. L. : « La santé est un axe majeur pour le pays. Pour garantir l’équité sociale, les investissements sont conséquents et la prise en charge se veut complète. Avec le programme Seguro Popular (programme public d’assurance-santé pour les pauvres au Mexique lancé en 2003, ndlr), le gouvernement du président Felipe Calderon s’est engagé à atteindre une couverture maladie universelle à la fin de son administration. Le dynamisme est important et les entreprises françaises, quelle que soit leur taille, peuvent y trouver leur place. »

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