Novaled AG, la révolution lumineuse

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Allier performances technologiques de pointe et économies d’énergie n’est pas chose facile, mais ça peut rapporter gros. Le fantastique développement du marché de la lumière OLED en est une belle illustration, notamment quand on observe les taux de croissance des principaux acteurs du secteur.
Spin off de l’université technique de Dresde (Allemagne) fondée en mars 2003 par le professeur Karl Leo, Novaled AG est ainsi rapidement devenue le leader incontesté de la technologie OLED. « À l’origine, l’idée était de trouver comment rendre les couches OLED plus efficaces tout en consommant moins », se souvient Gildas Sorin, directeur général de Novaled AG et par ailleurs conseiller du Commerce extérieur pour la France.
Aujourd’hui, la société basée à Dresde emploie une centaine de personnes, possède un bureau à Tokyo, des agents en Corée du Sud et à Taiwan, et a réalisé l’an dernier un chiffre d’affaires de 8,4 millions d’euros.
Plus fin, plus efficace, plus économique
Concrètement, la technologie OLED concerne les écrans plats et l’éclairage au sens large. Dans le cas des écrans plats, la technologie dominante à l’heure actuelle est le LCD (Liquid Crystal Display) ; le marché est partagé en quelques très grosses multinationales basées en Asie. Grâce à la technologie OLED, elles pourront mettre sur le marché des produits très économes en énergie et offrant des qualités d’image fantastiques. Pour l’éclairage, la technologie OLED offre des surfaces fines émettant de la lumière qui sont plus efficaces et permettent de réaliser des économies d’énergie et de supprimer l’utilisation du mercure.
Le métier de Novaled AG est de développer à fond la technologie OLED et de la vendre via des accords de licence, ainsi que de développer et de commercialiser les matériaux organiques très spécifiques associés à sa technologie. La société dresdoise sous-traite au géant de la chimie BASF la production de ses matériaux organiques.
Un marché plein de promesses
« Il faut bien comprendre que si l’écran plat OLED est une évolution, l’éclairage OLED est une révolution », souligne Gildas Sorin. « Dans le cas du LCD, la technologie repose sur une grille de transistors ou matrice active qui contient la circuiterie nécessaire pour adresser chaque pixel de chaque image. Cette grille de transistors est réutilisée dans les écrans OLED. Les fabricants de LCD évoluent vers l’OLED, car la qualité de l’image est supérieure et cela coûte moins cher en termes d’énergie. En outre, les écrans sont plus fins et plus flexibles et les fabricants sont satisfaits de savoir que leur maîtrise de la matrice active permet de laisser la compétition à l’extérieur. »
Le développement du marché des écrans plats OLED offre des perspectives très intéressantes. Samsung, par exemple, produira cette année 46 millions d’écrans pour équiper des téléphones mobiles. En 2015, ce seront plus de 600 millions d’écrans qui seront fabriqués par la firme sud-coréenne. Les écrans plats de télévision OLED devraient pour leur part faire leur apparition sur le marché d’ici 2012 ou 2013.
L’éclairage OLED promet quant à lui des taux de croissance fantastiques. « La révolution avec l’éclairage OLED est triple : révolution du design, émergence d’une technologie propre et révolution de la chaîne des valeurs », promet Gildas Sorin. En termes de design, il faut préciser que la technologie OLED est une surface lumineuse (alors que les lampes classiques sont des points lumineux et les tubes néon des lignes lumineuses) ; elle est donc plus fine et peut même être transparente. La possibilité de gagner de la place intéresse beaucoup les professionnels du bâtiment. La technologie OLED est qualifiée de propre, car elle utilise moins d’électricité pour une efficacité accrue et supprime l’utilisation du mercure.
De nouveaux acteurs sur le marché
À titre de comparaison, une ampoule classique offre un rapport de dix lumens par watt (le lumen étant l’unité dérivée du système international utilisée pour le flux lumineux, ou puissance lumineuse, dont le symbole international est « lm », ndlr), une ampoule basse consommation 40 lumens/watt et un tube néon 90 lumens/watt, mais il faut à chaque fois enlever de 30 à 70 %, car il est rare que ces sources de lumière ne soient pas atténuées par un abat-jour ou autre type d’habillage.
Une OLED offre pour sa part un rapport de vingt à trente lumens par watt (sans déperdition) et, dès 2011, via un programme de recherche européen, le marché devrait proposer des OLED offrant un rapport de 100 lumens/watt. Du fait de leur surface plate diffusant uniformément la lumière, un abat-jour n’est pas nécessaire.
Enfin, la révolution des valeurs provoquée par la technologie OLED vient du fait qu’en Europe, plus de 5 000 entreprises produisent des luminaires et que les différentes sortes de sources lumineuses (ampoules) ne représentent que 20 % du marché total de l’éclairage, contre 80 % aux luminaires. De nouveaux acteurs se préparent donc à investir le marché comme Mitsubishi, LG ou encore Samsung.

Plus d’informations sur www.novaled.com

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