Nouvelles Frontières développe son réseau

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Filiale à 100 % du leader mondial de l’industrie touristique, Nouvelles Frontières demeure autonome dans son fonctionnement. Le voyagiste mise plus que jamais sur la franchise pour développer sa présence sur le territoire français.

Fin janvier, Francesco Frangialli, secrétaire général de l’Organisation mondiale du tourisme (OMT) était heureux d’annoncer les résultats records de son secteur. « En dépit des risques de baisse d’activité auxquels était exposé le tourisme mondial il y a douze mois, notamment à cause du terrorisme, de l’alerte sanitaire due à la grippe aviaire et de la hausse des prix du pétrole, 2006 a été de nouveau une année de croissance intéressante, excédant même le taux de 4,1 % prévu sur le long terme. » Les destinations émergentes – l’Afrique en tête – continuent d’afficher d’excellents résultats.

 

Et pour 2007, les indicateurs du secteur sont satisfaisants, conformément aux prévisions de croissance annuelle des arrivées de touristes internationaux de 4,1 % jusqu’en 2020. Le plus grand voyagiste mondial, le groupe TUI AG, ne peut que s’en féliciter… et avec lui sa filiale française, Nouvelles Frontières (NF). Créée sous statut associatif en 1967 par Jacques Maillot, l’homme qui a profondément marqué l’industrie touristique en France, cette célèbre enseigne a eu pour vocation première la lutte contre le monopole des lignes aériennes des compagnies régulières. Grâce à la locomotive NF, la démocratisation du voyage s’entame dès les années 1970. Après de nombreux ­rebondissements, la structure acquiert une licen- ce d’agent de voyages et devient une SARL, puis une SA.

 

Une enseigne de poids
Durant les décennies 1980 et 1990, le groupe Nouvelles Frontières enchaîne les succès selon un modèle d’intégration verticale du produit au client : compagnie aérienne Corsair, chaîne hôtelière Paladien, tour-opérateur (qui conçoit les voyages), réseau de distribution (qui les vend). Marquant le second tournant des 40 ans d’histoire du groupe, les difficultés financières du début des années 2000 transforment en profondeur cette configuration. Arrivé en sauveur, le géant allemand TUI entre au capital, puis rachète 100 % de NF en 2003. Jacques Maillot, actuellement président de l’hebdomadaire français Témoignage chrétien, se désengage donc de la société qu’il a fondée. Aujourd’hui, Nouvelles Frontières est donc la filiale française de TUI, groupe qui enregistre environ 15 milliards d’euros de chiffre d’affaires dans le secteur du tourisme et 7 milliards d’euros dans le transport maritime.

 

Il est présent dans 80 pays du globe et possède une compagnie aérienne composée d’une flotte de 130 avions. Malgré sa dépendance financière, « Nouvelles Frontières a conservé son entière autonomie de fonctionnement », assure Gilles Delaruelle, directeur général des réseaux de distribution. L’entreprise possède de nombreuses marques de commercialisation distribuées via différents canaux. Tout d’abord, le réseau Nouvelles Frontières compte environ 220 agences de voyage (150, dont NF est propriétaire et 70 franchisées). Ensuite, la marque Havas Voyages, à forte notoriété, a été rachetée afin de distribuer toute l’offre touristique du marché français. Ce réseau, 100 % franchisé, est aujourd’hui composé de 110 points de vente.

 

Un réseau diversifié
Nouvelles Frontières s’appuie également sur son site internet, très fréquenté, les plateaux de call center – intégrés ou franchisés – et 2 500 agences de voyage avec lesquelles le groupe possède des accords de distribution sur la marque TUI. Créée en 2003, celle-ci se positionne sur un niveau de gamme légèrement plus élevé, avec des hôtels 3-5 étoiles et à vocation davantage balnéaire. Le succès ne s’est pas fait attendre. « Début 2006, elle est entrée dans le top 10 des tour-opérateurs français, la première place appartenant à Nouvelles Frontières, indique Gilles Delaruelle. Selon toutes les études aujourd’hui réalisées sur le secteur, nous avons les deux marques les plus importantes en termes de notoriété et de reconnaissance du public français : Nouvelles Frontières et Havas Voyages. » Dans le premier cas, le modèle de franchise est « très intégré », et prend la forme d’un contrat de mandataire. « La personne créé sa structure, trouve un local et nous lui donnons la distribution de notre offre produit clé en main : devanture, vitrine, matériel informatique, back-office comptable… »

 

Avantage fondamental, le mandataire bénéficie d’une zone d’exclusivité au sein de sa ville d’installation. « Il a ainsi la garantie de ne trouver aucune concurrence relative à Nouvelles Frontières, leader français de l’offre touristique. » Le modèle a fait ses preuves et le groupe espère, d’ici à la fin de 2008, posséder une centaine d’agences. Car, selon une étude géomarketing menée l’année dernière, trop de zones à fort potentiel de clientèle demeurent sans boutique NF. Concernant le modèle Havas Voyages, « il s’agit d’une agence de voyage classique souhaitant adhérer à un réseau fortement connu du public, bénéficier d’outils de service, de communication et d’une exclusivité territoriale », poursuit le directeur des réseaux de distribution. Là encore, le groupe ­entend se déployer notablement d’ici à 18 mois. À terme, entre le développement des franchises Havas Voyages et celui du réseau d’agences NF, le groupe pourra ainsi compter sur 450 points de vente.

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