Selon les derniers chiffres publiés par l’office de la statistique britannique (ONS), parus début janvier, le déficit commercial s’est creusé en novembre. Il a atteint 8,6 milliards de livres (10,4 milliards d’euros), contre 7,9 milliards de livres (9,5 milliards d’euros) le mois précédent. Sur la même période, le volume des exportations s’est contracté de 1,7% et le prix des biens à l’export a accusé une chute de 0,4%. Une mauvaise nouvelle pour l’économie britannique, qui avait constaté un volume d’exportations record en octobre.
Ainsi, la bonne tenue des exportations de voitures et de pétrole n’est pas parvenue à compenser le recul des exportations de l’argent à destination des pays hors de la zone de l’Union européenne, y compris en Inde, selon l’ONS. Dans l’ensemble, ce sont les exportations à destination de la zone euro qui ont permis de soutenir l’ensemble: en hausse de 0,3%, elles ont atteint 13,6 milliards de livres (16,34 milliards d’euros) en novembre tandis que les exportations à destination des pays hors EU se sont rétractées de 3,5% à 12,2 milliards de livres (14,66 milliards d’euros).
Les analystes ne se montrent pas inquiets pour autant par ce retour de bâton. Dans une note récente sur l’état de l’économie britannique, la banque d’investissement nord-américaine Morgan Stanley écrivait que “les exportations nettes permettront de soutenir la hausse du PIB dans la mesure où la faiblesse de la demande intérieure garantit des importations en berne. Par ailleurs, l’impact de la politique d’assouplissement monétaire devrait commencer à porter ses fruits tandis que la faiblesse de la livre donnera un coup de fouet supplémentaire aux exportations.”
De son côté, la Chambre de commerce britannique (BCC) a invité les entreprises à s’ouvrir à de nouveaux horizons: “Si une livre compétitive et des taux d‘intérêt bas peuvent aider nos entreprises à exporter, des efforts supplémentaires doivent être faits pour s’assurer que les entreprises britanniques puissent concurrencer équitablement les exportateurs étrangers, indique David Kern, économiste en chef auprès du BCC. De leur côté, les entreprises britanniques doivent accroître leurs efforts pour diversifier leurs ventes à destination des économies émergentes et en particulier l’Asie.”
Lors d’une visite en Chine au début du mois de janvier, le chancelier de l’Échiquier britannique George Osborne a signé un accord avec Hong-Kong visant à faire de Londres la première plateforme occidentale pour l’utilisation de produits financiers en yuans. Une véritable aubaine pour les entreprises britanniques exportatrices en Chine qui ont toujours eu du mal à faire sortir le yuan des frontières chinoises. Cet accord pourrait leur donner un avantage compétitif considérable. D’autant plus que les exportations britanniques à destination de la Chine connaissent déjà un véritable boom: elles ont atteint 2,59 milliards de livres (3,1 milliards d’euros) de septembre à novembre 2011, soit une progression de quelque 272% en valeur sur une année.