La Chambre de commerce et d’industrie franco-coréenne (FKCCI) a organisé une conférence en ligne, le 16 juillet dernier, pour discuter de la coopération internationale entre les industries de la santé et les instituts de recherche pour surmonter la pandémie de COVID-19.

Des diplomates, des hommes d’affaires, des scientifiques et des journalistes de Séoul et de Paris se sont joints à la réunion pour discuter du développement de vaccins ou de médicaments, afin de faire des prévisions «plus précises sur leurs activités économiques», selon la Chambre.

Cette conférence en ligne était dans le prolongement d’un autre webinair organisé le 9 juin auquel étaient conviés Jacques Attali, ancien conseiller de Présidents français, économiste et écrivain de renommée mondiale, Jean-Pierre Raffarin, ancien Premier ministre du second quinquennat Chirac et Kim Yeon-Hee, Directrice générale de BCG Korea, en tant qu’intervenants principaux.

Penser le Monde d’après

Lors du webinair du 9 juin, il était question de « l’après Covid-19 » en tant que phase de changement dans l’équilibre des relations internationales et remise en cause de la notion de multilatéralisme. En effet, pour Jean-Pierre Raffarin : «le virus a déclaré une nouvelle guerre froide entre les États-Unis et la Chine. Les relations internationales seront structurées autour de ces deux superpuissances».

Pour l’ancien Premier ministre, des points clés sont soulevés par la crise : une nouvelle phase de tensions entre la Chine et les États-Unis et la question de la position de l’Europe sur la scène internationale, une dialectique croissante entre les régimes autoritaires et les démocraties, et la réforme du multilatéralisme face à l’unilatéralisme.

Jacques Attali regrette que la France ait suivi le modèle chinois plutôt que le modèle coréen pendant la crise

Concernant la position de la Corée, les intervenants ont souligné que le Covid-19 a permis de renforcer la puissance douce de la Corée. «La montée en puissance de la République de Corée est un facteur positif pour l’indépendance, la souveraineté et ses relations avec la France», a déclaré Philippe Lefort, l’ambassadeur de France en Corée du Sud.

Dans ce contexte, Jacques Attali a exprimé son regret que l’Europe ait suivi le modèle chinois dans la lutte contre le Covid-19 au lieu du modèle coréen. En effet, il fait l’éloge de la stratégie coréenne dans son nouveau livre « The Economy of Life« , une enquête mondiale sur la manière dont les pays ont géré la crise et ses conséquences sur le monde.

Toutefois, les intervenants ont souligné certaines perspectives positives apportées par la crise. Jacques Attali a souligné que la Corée a prouvé qu’une démocratie pouvait lutter efficacement contre la crise. Les sociétés civiles ont montré qu’elles pouvaient se mobiliser à grande échelle dans le monde entier. «Nous tirons des bénéfices de notre altruisme», a-t-il déclaré.

Les acteurs économiques s’adaptent également aux nouvelles normes sanitaires. «Nous nous dirigeons vers un monde de plus en plus virtuel. Il présente des avantages fantastiques mais aussi des inconvénients», a déclaré Jacques Attali, tout en exprimant ses inquiétudes quant à la possibilité que l’ère virtuelle ne brise le lien social et l’émulation nécessaires aux entreprises. Une idée soutenue par Kim Yeon-Hee, qui a fait une présentation sur l’évolution des modes de consommation après le Covid-19 marquée par l’explosion des contenus en ligne, de plus en plus utilisés non seulement par les jeunes générations, mais aussi par les générations plus âgées.

La réunion a permis aux acteurs des deux pays d’expliquer leurs besoins concrets

Lors de la session webinair du 16 juillet, parmi les participants figuraient David-Pierre Jalicon, Président de la FKCCI, ainsi que Julien Deruffe, premier conseiller à l’ambassade de France en Corée, qui a rappelé l’importance d’une coopération forte entre les deux pays pour faire émerger un nouvel appui important pour la France dans la région. «Nous sommes en mesure de comprendre la stratégie institutionnelle de la Corée, l’avancement de la recherche et la coopération internationale entre les acteurs privés et publics dans la résolution de cette crise», a-t-il conclu.

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