Éliane Karsaklian, Aktéos: « Au Brésil, les gens sont à la fois très spontanés et très maîtres d’eux-mêmes »

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Sociables et attentifs à leur image, les Brésiliens aiment se détendre. Attention à ne pas prendre cette décontraction pour un manque de sérieux.

Le Brésil, la samba, les plages !… Cette carte postale n’est pas si loin de la réalité. Ainsi, les Brésiliens sont-ils des gens chaleureux qui attachent beaucoup d’importance aux relations personnelles. « Impossible de travailler avec quelqu’un sans avoir d’affinités avec lui », affirme Éliane Karsaklian, consultante en affaires internationales chez Aktéos. Une proximité qui se traduit dans les gestes. « Les Brésiliens sont très tactiles, poursuit-elle. Ils n’hésitent pas à vous prendre la main ou à vous toucher le bras. » Sociables, les Brésiliens sont aussi très attentifs à leur image.

 

« C’est le paradoxe brésilien, analyse Éliane Karsaklian. Les gens sont à la fois très spontanés et très maîtres d’eux-mêmes. Ils se demandent en permanence ce que peuvent penser les autres de la façon dont ils sont habillés ou des propos qu’ils tiennent. » Amateurs de détente, les Brésiliens sont souples sur les horaires. « Les étrangers, Européens surtout, ont beaucoup de mal à comprendre cette décontraction qu’ils prennent à tort pour un manque de sérieux, regrette Éliane Karsaklian. Si les Brésiliens cherchent tellement à éviter le stress, c’est que, pour la plupart d’entre eux, la vie courante est difficile. » À l’exception des cadres, rares sont les Brésiliens qui n’ont qu’un seul emploi. Et dans une ville comme São Paulo, l’insécurité reste très importante.

 

« Un sujet qu’il vaut cependant mieux ne pas aborder pour éviter de blesser l’orgueil national », conseille la consultante. Avant d’ajouter : « Certes, les Brésiliens mélangent tout. Ils s’interrompent en réunion pour plaisanter, passent du coq à l’âne et chez eux, rien n’est cloisonné. Mais ils sont travailleurs et consciencieux. » L’étranger qui aborde le Brésil a intérêt à ne pas s’y tromper. « Dans l’environnement brésilien à forte tradition orale, il est normal de se rencontrer. Et un rendez-vous peut être obtenu dans les jours qui suivent », confirme Philippe Aimé, executive partner de Visionis Business Development et conseiller du Commerce extérieur de la France dans le magazine Cofamag de la Coface. C’est alors que les choses se corsent. Car un rendez-vous n’engage à rien. Et un Brésilien ne dit jamais non. Si vous le rappelez, il préférera vous éviter et attendre que vous lâchiez prise plutôt que de vous dire qu’il n’est pas intéressé par ce que vous lui proposez. Pays jeune, dont la majeure partie de la population a entre 15 et 30 ans, le Brésil est très attiré par les technologies et la nouveauté. Il mérite en cela pleinement son statut de pays émergent.

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