C’est au sein des locaux de CCI France à la mi-avril que la Chambre de Commerce a signé un contrat d’objectifs et de performance (COP) avec l’État. L’accord porte sur différentes coupes financières et sur un regroupement des Chambres de commerces pour diminuer les coûts de fonctionnements généraux.
Les CCI qui faisaient déjà grises mines depuis plusieurs mois ont, depuis le passage de Bruno Le Maire, désormais de nouvelles raisons de faire la moue après la signature du Contrat d’Objectifs et de Performance. Pierre Goguet, qui est à la tête de CCI France, l’a directement rappelé : «le courage et l’engagement des collaborateurs dans une période difficile de profonds changements avec de fortes restrictions budgétaires. Je forme le voeu que les transformations sociales qui s’annoncent se déroulent au mieux pour eux».
Après les premiers budgets votés suites à l’élection d’Emmanuel Macron, Bercy avait mis un coup de massue sur la tête des CCI en juillet 2018 en annonçant une réduction de 400 millions d’euros de crédits alloués aux CCI avec en ligne de mire l’objectif de réduire tous les coûts de fonctionnement des CCI à l’horizon 2022.
«Les CCI étaient en train de mourir à petit feu»
Bruno Le Maire a, quant à lui, indiqué l’obligation pour l’État de réformer, déclarant que «les CCI étaient en train de mourir à petit feu. Ce statu quo n’était pas tenable et rompre les liens entre l’État et les CCI n’est pas possible non plus. Vous étiez financés sur une taxe, vous allez être financés sur une prestation. Je ne connais pas beaucoup d’institutions publiques qui auraient eu le courage de passer d’une taxe affectée à une prestation».
Le récent vote à l’assemblée du Plan d’action pour la croissance et la transformation économique (PACTE) comporte une section dédiée à la transformation de ces institutions. Le nouveau contrat entre l’État et les CCI va reposer sur le COP qui prévoit les missions prioritaires des CCI financées par la Taxe pour Frais de Chambres (TFC), et sur des conventions d’objectifs et de moyens conclus entre les CCI régionales, les préfets et CCI France.
Pierre Goguet explique que «ces missions certes recentrées sont stratégiques pour chercher des nouveaux points de croissance dans notre pays. Elles regroupent le soutien à l’entrepreneuriat, l’appui aux entreprises dans leurs mutations digitales, écologiques, l’amélioration de leur compétitivité, l’internationalisation avec la team France export».
Dans un contexte de grand débat national et du mouvement des gilets jaunes, Pierre Goguet a insisté sur le rôle indispensable des Chambres : «Sur la représentation des entreprises, nous continuerons d’agir aussi bien en tant que corps intermédiaire pour faire remonter à l’État les attentes des entreprises comme ce fût le cas récemment pour le grand débat, les consultations citoyennes pour l’Europe, ou l’impact des blocages des ‘gilets jaunes’ sur les commerçants dont nous rendons compte à Bercy tous les lundis. Les CCI n’ont jamais eu peur d’être évaluées. Au contraire, nos résultats en termes de pérennité d’entreprises accompagnées, de chiffres d’affaires réalisés à l’international, d’insertion des apprentis dans l’emploi font notre fierté».
Le Ministre a ensuite conclu en évoquant des missions pouvant être effectuées au niveau européens : «Il faut que nous réfléchissions à la manière dont on peut renforcer le réseau européen des CCI et dont nous assurons que les CCI sont les têtes de pont du développement économique français dans le marché unique européen. Le second sujet que nous abordons souvent avec le chef de l’État est la protection de nos technologies et de nos PME les plus sensibles».