Zoom sur Intrum Justitia, multinationale suédoise du recouvrement

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« Les cultures de paiement sont très différentes selon les pays, il faut donc agir en fonction de ces différences, ce qui exige une certaine finesse d’approche », explique Anne Williart, directrice générale adjointe en charge du pôle développement. « Dans chacun des pays européens où elle est présente, l’entreprise est soit leader soit dans le top 2 ou 3. Les filiales d’Intrum Justitia sont reconnues sur leur marché local comme étant les meilleures en ce qui concerne le savoir-faire de recouvrement. » La société s’est fait une spécialité de la médiation amiable d’abord, privilégiant ainsi la vitesse d’encaissement. L’option judiciaire, plus chère et moins rapide, n’est employée qu’une fois la voie amicale épuisée.

 

« Quand on exporte, il nous paraît absolument indispensable de se prémunir et de penser à sa stratégie de recouvrement. Parce que si on ne la pense pas on la subit », explique Anne Williart. « Lorsque nous approchons un client potentiel, nous lui montrons combien de commandes additionnelles il leur faudrait pour récupérer l’argent qu’ils n’ont jamais encaissé par négligence, ou par manque d’envie de dégager des coûts au départ. » En France, classée pays « à risque moyen », le délai de paiement moyen est de 66 jours*. Par rapport à la Norvège, où ce délais n’est que de 26 jours, une entreprise française au chiffre d’affaires de 115 millions d’euros enregistre un manque à gagner de 756 000 euros et 12,6 millions d’euros de mobilisation financière supplémentaire.

 

Les délais de paiement augmentent
« Peu d’entreprises se préoccupent de gérer ce poste avec soin afin de gagner de la rentabilité. Quand on regarde sur la carte de l’Europe, on voit que les pays du Nord se distinguent des autres. Les frais de recouvrement sont à la charge du débiteur ; le poste client est finement géré, et dans 25 % des cas elle est externalisée. » Consciente du frein que représentent les retards de paiement pour le commerce, l’Union européenne a émis une directive en 2000. Son but : que les frais de recouvrement soient obligatoirement payés par le client final. Elle n’a cependant pas été transposée dans le droit national de nombreux pays. D’autant plus, ajoute Anne Williart, que les délais de paiement augmentent partout. Selon une étude réalisée par Intrum, la moyenne des retards de paiement est passée de 15,1 jours en 2003 à 16,8 jours en 2005. L’aggravation des délais de paiement entre 2003 et 2005 représente à elle seule 25 milliards d’euros en Europe.

 

*Le European Payment Index, une étude menée annuellement par Intrum Justitia, est disponible sur son site www.intrum.com.

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