Alors que la propagation de nouveaux variants prolonge le recours au télétravail, au moins à temps partiel, les entreprises qui ne se sont pas encore adaptées au format hybride sont désormais dans une situation critique. Il devient urgent en effet de recenser les besoins de leurs équipes pour collaborer à distance et s’assurer que les nouveaux outils et process respectent les réglementations en termes de confidentialité des données.
Pour Sridhar Iyengar, Managing Director Europe chez Zoho, des dirigeants ont pu croire que la pandémie n’était qu’un épisode court qui ne nécessiterait pas de revoir les politiques et technologies au sein de leur organisation. Or, la crise n’est toujours pas finie et le modèle hybride semble être le nouveau modèle à privilégier, tout en considérant les problématiques liées à la vie privée des employés :
«Lorsque nous pensons au débat autour de la question de la vie privée, il est presque toujours axé sur le consommateur ou sur ce que l’entreprise doit faire avec les données personnelles. Mais avec l’accélération du travail hybride, tout va changer et nous allons faire face à de nombreux défis.
De nombreux Français travaillent à distance depuis un peu plus d’un an maintenant. Bon nombre d’entre eux n’y étaient pas préparés, que ce soit les employés ou les employeurs. Ils ont été contraints d’adopter ce modèle en raison de la pandémie. Certains d’entre eux ne disposent toutefois toujours pas des moyens, de l’environnement ou des outils nécessaires pour travailler efficacement. Il ne s’agit pas seulement de la fonctionnalité des outils, mais aussi de la confidentialité des données. La question est de savoir si l’utilisation des technologies et la capacité de travailler dans un mode entièrement sécurisé peuvent garantir que la confidentialité n’est pas compromise. L’enjeu concerne le respect de la vie privée de tous, mais également la confidentialité des données de l’entreprise.
En travaillant en présentiel sur des ordinateurs et des systèmes appartenant à l’entreprise, il est assez facile pour cette dernière de configurer les navigateurs et les logiciels qui essaient de prévenir la fuite de ces données. Mais le défi du travail à distance repose sur le fait que des collaborateurs utilisent leurs propres réseau, ordinateur portable ou téléphone personnel. L’organisation n’a donc aucun contrôle dessus, en particulier les PME qui n’ont souvent aucun moyen de configurer la façon dont ils sont utilisés. Il existe des outils de gestion des appareils à distance, mais ces derniers sont souvent limités aux grandes entreprises dotées de services informatiques dédiés. Dans ce contexte, il y a un travail important de sensibilisation et de formation à fournir auprès des employés en matière de confidentialité.
Il est en effet crucial d’informer les utilisateurs sur ce qu’ils doivent faire et éviter, ainsi que de mettre en place des politiques et des systèmes de contrôle afin que les collaborateurs ne commettent pas d’erreur, même accidentellement. Par conséquent, il faut s’assurer qu’ils ont les applications adéquates sur leurs appareils pour travailler à distance, qu’ils accèdent à des services en ligne légitimes ou encore que le navigateur soit correctement paramétré. Il est en outre nécessaire que l’environnement soit contrôlé par les politiques de sécurité qui s’appliquent aux employés, aux appareils et aux applications susceptibles d’être sur le téléphone portable. De plus, les employés pourraient potentiellement utiliser des outils qui exposent par inadvertance leurs données clients, ou leurs propres informations, à des tiers qui pourraient les utiliser à des fins de monétisation. Les entreprises doivent donc s’assurer que leurs applications tierces sont dignes de confiance, afin que ni leurs données clients ni celles des employés ne soient compromises. Il peut s’agir par exemple de pixels espions, de cookies ou de toute autre information intégrée à ces applications tierces. Pour faire face à cette menace, il existe des outils qui indiquent le nombre de trackers ou de mécanisme de surveillance qui sont intégrés aux outils.
Déterminer si les employés disposent d’un environnement adéquat à la maison doit également faire partie des priorités. Il faut aussi que la culture d’entreprise sensibilise les utilisateurs sur les risques en matière de confidentialité et les responsabiliser face à cette problématique. S’il y a des informations qui ne doivent pas être partagées, il est primordial de respecter cela. Il y a un véritable besoin en matière de sensibilisation, pour que les enjeux en matière de confidentialité soient servis, tant pour les collaborateurs que pour l’entreprise.»
Par Sridhar Iyengar, Managing Director Europe chez Zoho
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