En ces temps de turbulence économique, l’aide des seniors peut apporter un plus aux petits patrons ou à ceux qui choisissent de monter leur entreprise. La Chambre de commerce de La Rioja vient justement de signer un accord avec l’association Secot (Seniors espagnols pour la coopération technique). Cette dernière, créée en 1989, est composée de 1 200 volontaires seniors, à la retraite ou en préretraite, qui offrent de manière altruiste leur expérience accumulée au cours de leurs carrières. La Chambre de commerce de La Rioja leur cède des bureaux et les sept personnes de Secot, en échange, se chargent d’apporter leurs conseils. « Ils apportent leur vision sur la viabilité des projets des PME, peuvent être des tuteurs. Ils savent conseiller pour élaborer un plan marketing, une demande de financement », assure Florencio Nicolás, le directeur de la Chambre de Commerce.
La Chambre de commerce de La Rioja suit en fait le chemin de nombre de ses consœurs. L’association Secot dispose d’une trentaine de bureaux dans les Chambres de Commerce. Créée sous l’initiative du Cercle des Entrepreneurs et du Conseil supérieur des chambres de Commerce, cette collaboration est donc venue naturellement. Depuis le début de la crise, la Secot a multiplié pratiquement par trois le nombre d’entreprises aidées. Le nombre de personnes disposées à créer son entreprise a augmenté. « Beaucoup se sont retrouvés au chômage et ils cherchent à s’auto-employer, ils ne le font pas par vocation », précise Carlos García Cebrían, secrétaire général de Secot.
La Secot conseille aussi les PME et les micro-PME. « Ces petites entreprises cherchent un financement non pas pour s’étendre mais pour tout simplement survivre dans la crise actuelle car leur volume d’affaires a diminué. Nous avons tous traversé plusieurs crises au cours de nos carrières mais celle que nous vivons oblige beaucoup de PME à revenir aux bases », explique Carlos García Cebrían. Les seniors de la Secot les orientent donc pour maintenir un flux satisfaisant de trésorerie, sur le maintien des coûts, sur des salaires peut-être trop élevés. « La forte croissance qu’a connue l’Espagne a probablement fait oublier les règles élémentaires aux patrons de PME », assure le secrétaire général.
Pour la première fois en 2011, la Secot a quantifié son aide. Sur dix projets de création de PME, un a été mené à bien avec au moins deux ou trois postes de travail créés. L’association déborde en tout cas de projets. Elle a lancé cette année un minimaster gratuit pour apprendre comment créer et diriger une PME. Les premiers cours ont débuté en février dernier avec une centaine d’élèves.